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Belle-Isle-en-Terre : la chapelle de Locmaria

Itron Varia Penndreo

La chapelle de Loc-Maria (Itron Varia Penn Dreo) à Belle-Isle-en-Terre a été construite du XIVe au XVIIe siècles, probablement à l’emplacement d’un édifice plus ancien. Les paroisses bretonnes primitives étaient plus vastes que les communes actuelles. Belle-Isle comme les paroisses environnantes faisait partie d’un ensemble plus large centré sur le hameau de Plouzerf, actuellement sur le territoire de Louargat. À partir du XIIe siècle, pour des raisons de commodité ces trop grandes paroisses ont été divisées en ‘’trèves’’. Au centre de ces trèves il y avait une église tréviale. C’est probablement l’origine de Loc-Maria : ‘’Itron Varia Penn Dreo’’= ‘’Notre Dame à la Tête de la Trêve’’. (Les mots bretons treo et dreo ayant été confondus cette appellation est aussi devenue : ’’Notre Dame de la Coqueluche’’).
Locmaria Belle-Isle-en-Terre 1 Extérieur
Au fil du temps cette église est devenue paroissiale. La population s’étant installée près du gué dans la vallée, une autre église, plus proche, y a été construite. La chapelle a été classée en 1928. Elle est de style Beaumanoir. Dans le transept nord on trouve des restes de stalles qui signeraient la présence de moines.

 

En janvier 1875 un violent orage a éclaté au dessus de Loc-Maria. Il a détruit le clocher et brisé les vitraux. On ne rebâtira qu’un clocheton étriqué. Les vitraux ne seront remplacés qu’en 1931.

Détail de sculpture

La sacristie est la partie la plus récente de l’édifice (XVIIe). Espace exigu de 4 mètres sur 3, avec deux niveaux. Les murs sont en granit très épais, les ouvertures sont très étroites, protégées par des ferrures dissuasives. L’épaisse porte de chêne est renforcée par de nombreux clous, pour éviter que l’on ne puisse la forcer à la hache ou par le feu. La vieille serrure très robuste est actionnée par une clé impressionnante.

 

Le jubé

Le jubé du XVIe siècle, classé en 1911 est la pièce-maîtresse de la chapelle. ‘’Un superbe jubé soutenu par quatre colonnes ciselées en torsades et ornées de pampres et de grappes de raisins. Sous elles pendent sept anges portant des banderoles. La face du jubé tournée vers l’autel est décorée de feuillages et d’entrelacs d’inspiration celtique.’’ L’autre face nous montre douze panneaux polychromes représentant les apôtres, Judas ayant été remplacé par saint Paul. Chaque personnage se reconnaît aux attributs  qu’il porte.
Locmaria Belle-Isle-en-Terre 2 Le jubé
Le jubé, à l’origine séparait le chœur de la nef. Il tenait lieu de chaire. Le prêtre qui y montait débutait son prêche par la formule : ‘’Jube Domine benedicere…’’ (Daigne seigneur bénir…) D’où le nom.

Entre les colonnes du jubé il y avait de riches boiseries qui gênaient la vue de l’autel depuis la nef. Devant le jubé se tenaient le clergé et la noblesse ; derrière, le peuple : une ségrégation difficilement acceptable dans une église. Pour ces deux raisons le Concile de Trente a exigé la démolition de tous les jubés du monde catholique. Le nôtre a eu la chance d’être démonté et plaqué contre le mur ouest de la chapelle pour y servir de tribune. Les douze images des apôtres avaient été plaquées sur le mur nord. Depuis le jubé a retrouvé son aspect initial, mais pas le même emplacement.

 

Au dessus des jubés, du côté de la nef, il y avait une ‘’poutre de gloire’’. Au centre un grand crucifix, de part et d’autre une statue de la Vierge et une statue de saint Jean l’Évangéliste. La poutre n’a pas été reconstituée. Le crucifix a disparu, complètement vermoulu, les deux autres statues sont probablement celles qui ont été placées, à titre provisoire sur la droite du maître-autel.

Le bénitier, à l’entrée de la chapelle, monolithe, de taille imposante est accessible de l’extérieur et de l’intérieur de la chapelle.

 

Les différentes statues, anciennes et classées.

Itron Varia Penndreo
Sainte Barbe / Santez Varban

Sur la gauche du maître-autel, Notre Dame de Pendreo ; sur la droite, sainte Barbe qui aurait dû protéger la chapelle de la foudre en 1875. Sur le tabernacle de l’autel latéral, saint Jean Baptiste. Dans l’enfeu, contre le mur nord, une belle vierge de procession. Par terre, dans le chœur, une autre Vierge et saint Jean l’Évangéliste. Sur le mur sud, une céramique italienne, période Renaissance, représentant une Vierge à l’Enfant.

 

Les vitraux sont de 1931. Ils ont été offerts par Mr et Mme Mond, réalisés par l’atelier Léglise de Paris. Derrière le maître-autel, la représentation de la crucifixion de Jésus.
Locmaria en Belle-Isle Vitrail
Dans le transept, sur la droite, le martyre de saint Jacques, patron de la paroisse. En face la sainte belliloise, Jeanne-Marie Guerguin, martyrisée en Chine en 1900. Entre les deux un angelot portant les armes du duché de Bretagne.

Sur le mur sud. À gauche, la madone locale guérit les enfants souffrant de la coqueluche. Au centre, la Nativité. À droite, le chevalier de Trévérret sauvé des eaux par la Vierge. Sous le clocher, sainte Jeanne d’Arc.
Locmaria Nativité
Mausolée Mond
Jean-Jacques Tilly. Photos J.P.

Merci à Jean-Jacques Tilly, qui connaît bien le patrimoine de Belle-Isle, et qui nous a donné ce résumé d’une étude plus longue faite par ses soins à l’intention des visiteurs.

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