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Homélie pour la fête du Saint Sacrement (année B – dimanche 6 juin 2021).

Ex 24, 3-8 ; Ps 115 ; He 9, 11-15 ; Séquence ; Mc 14, 12-13.22-26

 

En cette fête du Saint Sacrement, l’Église nous propose ces textes, particulièrement le texte de la Cène qui nous renvoie à la Semaine Sainte.

Un sacrifice de Paix

            Dans la première lecture, Moïse présente au peuple rassemblé les paroles de l’Alliance offerte par Dieu, et le peuple répond par deux fois « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. » D’une certaine façon, nous pourrions comparer cette scène à la fête de Pâques quand nous renouvelons les promesses de notre baptême par notre profession de foi, la proclamation du Credo.
Ce que nous dit le texte de Moïse, c’est que le sacrifice des taureaux est un sacrifice de paix. C’est-à-dire un acte qui nous rapproche de Dieu pour dire notre accord à entrer dans son Alliance, pour lui dire notre confiance. Par l’offrande des taureaux, le peuple hébreu s’offre lui-même. C’est le même geste d’offrande personnelle que nous somme invités à faire  quand nous apportons le pain et le vin à l’autel.  Avec ce pain et ce vin, nous portons la semaine passée à l’école, au collège ou au lycée, au travail, avec  nos collègues, les parents et les frères et sœurs. C’est les joies et les difficultés vécues. C’est aussi les personnes rencontrées et les intentions de prière qui nous sont confiées. Avec la présentation des dons, quand le pain et le vin sont portés à l’autel, chacun de nous offre ce qui fait sa vie, sa semaine. Chacun s’offre lui-même avec ce pain et ce vin.

Puis tout se précise quand le prêtre dit : « Seigneur, nous te prions : sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit qu´elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur. »
Par ces paroles, le pain et le vin vont être transformés. Mais c’est aussi chacun de nous, et tous ensemble, qui par le don de l’Esprit, devenons les uns pour les autres le corps et le sang du Christ.
Ce n’est pas chacun pour soi, mais bien les uns pour les autres, que nous devenons ensemble, et les uns pour les autres le corps du Christ. C’est là une des manifestations de la présence réelle que nous célébrons aujourd’hui avec la fête du Saint Sacrement. Et bien sûr, il existe au moins trois autres manifestations de la présence réelle :

–    dans le pain et le vin de l’eucharistie devenus le corps et le sang du Christ,

–    dans la Parole de Dieu proclamée pendant la messe,

–    dans le prêtre qui agit dans les sacrements.

« Présence réelle… »

            Abordons maintenant le passage d’Évangile où nous sommes témoins du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Nous entendons les paroles de Jésus sur le pain et le vin. Ces mots nous les connaissons bien. Pour beaucoup d’entre nous, ils sont l’essentiel de la messe, le cœur de la messe. Et vous sentez bien, vous comprenez bien que grâce à ces paroles et au ministre qui les prononce, ces mots, ces paroles, rendent actuelle la présence de Jésus parmi nous. C’est bien le signe que la présence réelle est bien dans la parole proclamée dans notre liturgie.

Le début du récit s’intéresse aux préparatifs. Cela invite à prendre conscience du temps que nous passons dans notre quotidien à préparer ceci ou cela. Pêle-mêle, on prépare un repas, un dossier, les outils, un budget, une réunion, une célébration, (une homélie !), les vacances et donc la valise, la rentrée et donc le trousseau des enfants etc. Toute préparation demande du temps. De la qualité de la préparation dépend la réussite du projet. Finalement, la globalité de notre vie aura préparé quoi ? « Je me tourne vers toi, Seigneur, au matin tu écoutes ma voix : au matin je me prépare pour toi et je reste en éveil. » (Ps 5,4).

Comment nous préparons à vivre  ce temps de l’Eucharistie ?

L’Eucharistie dans nos vies

            Sur la terre de Palestine Jésus a partagé la vie laborieuse de ses contemporains. Boire un verre de vin était un moment heureux. Un Psaume (103,15) évoque le vin qui réjouit le cœur de l’homme. De la vie laborieuse et douloureuse, Jésus va passer à la vie glorieuse. Saurons-nous un jour mesurer l’enjeu de l’Eucharistie que nous célébrons ?  Le jeune eucharistique que nous avons pu vivre particulièrement  pendant le premier confinement a  pu nous montrer l’importance de l’eucharistie dans nos vies. Notre vie est prise de bien des manières et pour toutes sortes de raisons. Ce qui est donné par amour est impérissable. De notre vie prise, faisons-nous une offrande ? Comme nous le dit  la première lecture : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. » Ajustons-nous  à la parole de Dieu !

En ce jour prions pour tous ces jeunes qui communient pour la première fois, sachons les accueillir dans nos assemblées dominicales.

Homélie proposée par Chrystophe Tanvez, diacre. (Source : Michel Berdah)

Prière pour prolonger la méditation

De quoi as-tu faim ?

 Christ ressuscité, Pain de Vie,
toi qui as dit : “Qui vient à moi n’aura jamais faim ;
qui croit en moi n’aura jamais soif”,
fais nous découvrir, à travers nos multiples faims,
que tu es le seul Pain capable de rassasier notre faim d’être aimé et d’aimer.

Christ ressuscité, Pain de Vie,
recule sans cesse l’horizon de nos désirs, creuse toutes nos faims,
car comme les Hébreux, dans le désert,
regrettaient les oignons d’Égypte,
nous préférons souvent nos pains de servitude.
Pain de la facilité. Pain du confort.
Pain de la routine. Pain de la lâcheté.
Pain de la compromission…

Christ ressuscité, Pain de Vie, comme tu as fait d’une poussière d’individus,
dispersés dans le désert, nourris par le don de ta manne,
un peuple qui s’est découvert solidaire ;
que ton pain rompu et partagé fasse de nous le Peuple de la solidarité.
Accorde à chacun de nous un don, un “pain de vie”,
pour nourrir les multiples faims des hommes :
Pain de la tendresse. Pain de persévérance.
Pain du courage. Pain du combat. Pain de la joie.
Pain du sourire. Pain de l’écoute.
Pain du discernement. Pain de l’humour.
Pain de la patience. Pain du pardon…

 Père Michel HUBAUT. o.f.m

 

 

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