Le calvaire de Pestivien en Bulat

En ce temps de Carême 2022, comme d’ailleurs en tout temps, les croix et calvaires établis dans nos villages et au long des routes nous donnent l’occasion de nous tourner vers le Christ en croix, offrant sa vie par amour pour nous. Dans quelques jours, nous nous tournerons vers la lumière de Pâques !
La commune de Bulat, relais paroissial, possède un riche patrimoine sacré, dont la perle est l’église Notre-Dame de Bulat (Itron Varia Vulad). On n’oublie pas pour autant la chapelle Saint-Blaise, sise au village de Pestivien, qui fut l’église originelle du lieu, et qui, dans son enclos, offre un remarquable calvaire rappelant celui de Lanrivain. Une paroissienne nous sert de guide !
Chapelle, calvaire et enclos de Pestivien en Bulat (22)
Chapelle et calvaire de Pestivien en Bulat (22)
Calvaire de Pestivien en Bulat (22) : façade ouest en 2007
Calvaire de Pestivien en Bulat (22) : façade Ouest (actuelle)
Nichés dans un trou de verdure, la chapelle Saint-Blaise et son calvaire attendent le pèlerin.
Le calvaire date de 1550 environ. Gravement mutilé par le temps et les vandales, il a été reconstitué de manière assez étonnante.
D’une mace de forme rectangulaire s’élève le fût du calvaire qui présente, côté ouest, la crucifixion. Le Christ domine les deux larrons contorsionnés aux jambes repliées sur la verticale de la croix. [NB : l’orientation de la Croix a été modifiée en 2008 ; en 2007 par exemple c’est la Pietà qui se trouvait à l’ouest, contrairement à la tradition qui a finalement été rétablie.]
Au-dessous sur la plateforme, la scène de la mise au tombeau est remarquable. L’expression des statues montre la compassion des personnages. Joseph d’Arimathie et Nicodème paraissent imposants. Ils portent des objets rappelant la Passion : le vase du Saint Graal et les tenailles. Au chevet de Jésus allongé sur la dalle Marie, vue de trois-quarts regarde son fils dont la tête repose sur un coussin tandis que le disciple que Jésus aimait la soutient. A droite à l’autre extrémité, Marie-Madeleine porte un vase à parfum. Près d’elle une autre femme en position d’orante [= en prière].
Sur l’autre face, à l’est, une Pietà finement sculptée. Marie, son fils sur les genoux, est entourée à sa droite, d’une « sainte femme » et de saint Jean qui touche la tête de Jésus avec le pan de son vêtement. À gauche, Marie-Madeleine tenant un vase de parfum.
Côté sud, un personnage debout montre ses plaies : celle de la main gauche et celle du côté droit. C’est probablement le Ressuscité. Près de lui un évêque qui n’est autre que Saint Blaise. Il fut évêque de Sebaste en Arménie au IVème siècle.
À l’est, un ensemble de trois statues. Au centre Saint Yves ; il tient un parchemin à la main et près de lui un homme riche (son air fier et sa bourse l’attestent). La statue du pauvre a été volée, elle a été remplacée par un priant agenouillé vêtu d’un pagne. Ce pourrait être le Christ au moment de son baptême.
Au nord une seule statue – un peu énigmatique. Qui est-ce ? Jésus prêchant…ou… saint Yves prêchant [probablement] ? Au visiteur de l’identifier.
Ce calvaire reste le témoin d’une longue tradition religieuse ; aujourd’hui c’est l’église Notre-Dame de Bulat située à quelques centaines de mètres qui est devenue lieu de pèlerinage.
Une paroissienne de CALLAC
Photos : Jef Philippe