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Éditorial de novembre 2022 : Noirceur du temps, ou élan vers la Lumière ?

 

Vue des hauteurs de Saint-Péver (22)

 

Oui, novembre en breton c’est le mois noir : « miz Du », précédant Décembre, « miz kerzu », le mois encore plus noir… Temps gris, jadis célébré par le romantique Chateaubriand qui écrivait dans ses Mémoires d’Outre-tombe : « j’entrais avec ravissement dans le mois des tempêtes. » Lui au moins trouvait du plaisir dans ce déchaînement d’orages, de grêle, de pluies battantes, de vents hurlant leur chant lugubre.

J’écris ces mots en fin septembre alors que la météo nous promet un peu de pluie, une aumône  espérée par nos terres assoiffées, nos plantes en grande souffrance… Le sort des agriculteurs, des maraîchers ou des simples jardinières et jardiniers également en souffrance est bien présent à mon esprit. Chrétiens, nous sommes solidaires des femmes et des hommes de ce temps.

Parmi les éléments qui noircissent le tableau, outre la misère des sols, je note les inquiétudes à l’approche de l’hiver, soucis liés au risque de pénurie d’électricité, de gaz, ou encore à l’apocalyptique augmentation des prix dans divers secteurs économiques. Et pour comble, la guerre en Ukraine n’en finit pas de générer ses milliers de morts, ses destructions, ses exodes de populations, dans un climat de peur. Bon, j’arrête là ! Mais faut-il céder au désespoir ?

 

Une vertu un peu timide

 

Les chrétiens que nous sommes sont aussi fragiles que le reste de la population, avec cependant ce qui constitue plus qu’une nuance : une capacité (au moins théorique) à lire les signes du temps sans se départir d’une indéfectible Espérance.

L’Espérance, c’est une vertu assez timide, discrète, pour ne pas dire secrète. On aurait tort de l’assimiler à une sorte de « méthode Coué » qui consisterait à faire comme si tout allait s’arranger, comme si les planètes allaient s’aligner sans effort et sans dégâts. Or, bien au contraire, c’est la vertu des forts, parce qu’elle a sa source en Dieu.

Lorsque Jésus mourant sur la Croix s’écrie (psaume 21 (22) : « Mon Dieu, mon Dieu
pourquoi m’as-tu abandonné ? », certains ont pu penser qu’en effet le Père l’avait abandonné à son sort. Or il faut toujours relier un verset biblique à son contexte. Le même psaume dit un peu plus loin : « Tu m’as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères et sœurs, je te célèbre en pleine assemblée : Vous qui le cherchez, célébrez L’Éternel ! » Même au plus haut de sa souffrance, Jésus prie à haute voix son Père qui n’a jamais abandonné personne, et toute la fin du psaume chante la victoire de l’Espérance. On peut donc voir que finalement, dans une situation terrible, le recours à la prière confiante est une façon de lutter, de tenir envers et contre tout.

 

Le chrétien est réaliste, il ne doit pas vivre dans les nuages, mais bien s’engager pour que ce monde soit plus humain. C’est le sens de ce que dit Jésus : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Il nous a aimés jusqu’au bout, refusant violence et pouvoir.

Novembre commence par la fête de tous les saints, appellation qui intègre l’espérance chrétienne en la Vie éternelle. Il s’achève par le premier dimanche de l’Avent, qui inaugure environ quatre semaines de marche vers Noël, la fête de la naissance du Sauveur. Finalement l’Espérance est au cœur de ces mois qui n’ont de noir que le nom !

Bonne marche à toutes, à tous, dans la joie de l’Espérance !

 

Jef Philippe, diacre permanent

 

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