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Homélie de Mgr Moutel à la basilique de Guingamp – Dimanche 4 février 2024 –

 

       Consécration

Ce dimanche 4 février 2024, notre évêque Mgr Denis Moutel est venu célébrer la messe de clôture de la visite pastorale qu’il a effectuée les 23, 24, 25 et 29 janvier. Voici l’homélie qu’il a prononcée en commentaire des lectures du jour : Jb 7, 1-4. 6-7 ; ps 146 ; 1 Co 9, 16-19.22-23 ; Mc 1, 29-39. En fin d’article, quelques photos.

 

Basilique notre-DAME DE BON SECOURS

Célébration de clôture de la visite pastorale du pays de Guingamp

Dimanche 4 février 2024

 

 QUAND JESUS SORT AVEC SES DISCIPLES

 

Jésus est dans la maison de Simon. Le soir venu, toute la ville se presse à la porte. Le lendemain, bien avant l’’aube, il prie dans un endroit désert. Puis il décide de partir ailleurs, dans les villages voisins.

C’est ce qu’on appelle dans l’évangile de Saint Marc la journée inaugurale de Jésus. Et voici que tout le monde le dérange : du soir au matin et du matin au soir ; on vient le chercher, le solliciter.

 

Et Jésus sort !

 

Sortir, c’est le mot si souvent cité par le pape François pour désigner l’Eglise en mission :

« Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de “la sortie” que Dieu veut provoquer chez les croyan

  1. Abram accepta l’appel à partir vers une terre nouvelle (cf. Gn 12,1-3). Moïse écouta l’appel de Dieu : « Va, je t’envoie » (Ex 3,10) et fit sortir le peuple vers la terre promise (cf. Ex 3, 17). À Jérémie il dit : « Vers tous ceux à qui je t’enverrai, tu iras» (Jr 1, 7). Aujourd’hui, dans cet “ allez ” de Jésus, sont présents les scénarios et les défis toujours nouveaux de la mission évangélisatrice de l’Église, et nous sommes tous appelés à cette nouvelle “sortie” missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. » (Pape François Le joie de l’Evangile N° 20)

 

« L’Église “en sortie” est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent. » (N° 24)

« Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. » (N°49)

 

A trois reprises, nous voyons que Jésus sortit 1) pour aller visiter la belle-mère de Simon puis d’autres malades, 2) pour prier dans un endroit désert, «3) pour aller dans les villages voisins.

Jésus donne la première place à ceux qui souffrent : une femme, la belle-mère de Simon, qui souffre de la fièvre. Des hommes tourmentés par des esprits mauvais. Voici que viennent vers Jésus tous ceux qui se sont reconnus dans la figure de Job : un abîme de dégoût et de désolation : « la vie est une corvée », « la nuit n’en finit pas ; je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube. »

Jésus s’approche et il tend la main. Tout l’Evangile est là : Jésus ne s’est pas dérobé ; il ne donne pas d’explication, mais il s’engage contre ce qui fait souffrir ; et il annonce cette heure où il s’y livrera tout entier. Dieu ne veut pas la souffrance, il la combat. Dieu n’est pas contre nous, il est avec nous contre la souffrance.

La plus grande souffrance, c’est celle qui isole, c’est le vide, le vide que l’on ressent quand on n’a reçu aucune visite ni aucune parole au cours d’une journée, la solitude de tant d’hommes et de femmes qui n’ont pas la chance d’avoir une famille, d’avoir tout simplement à qui parler.

Aujourd’hui, l’Eglise doit sortir avec son Seigneur, sortir de l’évêché, sortir du presbytère ou de la maison paroissiale, sortir de nos maisons, sortir d’un relais pour aller aider un autre relais. Il nous envoie pour porter la Parole de vie, les sacrements qui donnent le salut et la présence de Dieu aimante. Jésus la fit se lever. C’est le même mot que Marc emploiera pour dire de Jésus : il s’est levé d’entre les morts, il est ressuscité.

 

 

Quand Jésus sort pour la mission, il n’est pas seul.

 

Ses disciples sont là. Que se passe-t-il ? Il prie avec eux, il les enseigne, il les associe à son action et les envoie. Je n’étais pas seul non plus pour cette visite pastorale et je remercie les collaborateurs qui m’ont accompagné et les prêtres qui ont été présents à tous les moments.

Ainsi, c’est la qualité de note vie communautaire qui se trouve encouragée.

Prier ensemble, c’est important, dans nos églises bien sûr le dimanche mais aussi quand nous vivons une rencontre pastorale, entre prêtres et diacres, avec tous les baptisés.Il est bon de nous laisser conduire par Jésus vers le Père avant de nous laisser conduire vers les autres.

L’assemblée communautaire, qui s’est tenue le 18 novembre dernier, a souligné l’importance de l’accueil. Quand nous sommes réunis au nom du Seigneur, il nous encourage à bien accueillir. C’est le cas quand nous répondons sans attendre à l’inquiétude d’une famille dans le deuil, qui porte le stress de la préparation des obsèques.

Entre nous aussi, il nous faut veiller au climat : la bienveillance plutôt que les reproches, le dialogue plutôt que les bavardages, la vérité plutôt que les paroles prononcées dans le dos d’autrui.

 

Jésus n’est pas seul quand il sort pour la mission. C’est une invitation à vivre davantage ensemble certains moments de la vie pastorale : nous porter ensemble pour visiter pendant plusieurs jours un relais, aller à deux plutôt que tout seul à la rencontre d’une famille qui vient d’arriver, venir rencontrer des jeunes à plusieurs, avec toutes les générations car ils sont tant besoin de notre attention, visiter une école à plusieurs.

 

Pour choisir les moyens de la mission, pour mieux en décider, je vous propose, particulièrement à Guingamp, d’être auprès du père Gladimir pour former un groupe d’action pastorale qui déterminera un certains nombres d’actions prioritaires.

Je remercie et j’encourage aussi l’équipe missionnaire de communauté qui a déjà bien agi pour une dynamique de mission et de communion.

 

C’est le moment maintenant de recueillir les appels et les dons du Seigneur dans l’offrande du pain et du vin. Que notre prière commune nous éveille à la mission qui est confiée à tous : annoncer la Bonne Nouvelle, vivre du Christ là où nous sommes.

 

+ Denis MOUTEL

évêque de Saint-Brieuc et Tréguier

 

 

 

 

 

 

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