Pardon de notre Dame de Bon Secours 2024 (Guingamp) : sous le signe de la joie et du service !
Monseigneur Jean Kockerols
L’édition 2024 du pardon de Notre Dame de Bon Secours (Itron Varia a Wir Sikour) s’est déroulée sous la présidence de Monseigneur Jean Kockerols, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles et vicaire général pour la région de Bruxelles. Il était accompagné de notre évêque Mgr Denis Moutel. Le beau temps aidant, les fidèles sont venus en nombre participer aux différents offices, et bien sûr à la procession du samedi soir qui a succédé à une messe unanimement appréciée. Thème du pardon : « Avec Marie, engagés dans la joie ! »
Le père Gladimir Museau, administrateur et bientôt curé de la Communauté Pastorale du Pays de Guingamp, a tenu à remercier toutes les personnes (un grand nombre, en vérité) qui ont pris part à la préparation, à l’organisation, à l’animation, bref à la réussite de ce beau pardon. Un merci tout spécial à celles et ceux qui ont accueilli et accompagné à la messe du vendredi 5 juillet les personnes âgées ou atteintes de maladies, de handicaps : un beau moment de solidarité, de fraternité dans la bonne humeur !
Voir les autres photos en fin d’article. (J. P.)
Le père Gladimir Museau et Mgr Jean Kockerols
Homélies de Mgr Jean Kockerols
Dans son homélie du samedi soir, Mgr Kockerols a commenté l’évangile de l’Annonciation à Marie. Celle du dimanche était une méditation sur l’évangile de ce jour (Marc 6, 1-6) et sur l’épître de saint Paul 2 Co 12, 7-10). Tous ont apprécié ces homélies, et souligné leur accessibilité d’une part, et la pointe d’humour du prédicateur. Voici l’essentiel de ces homélies.
Célébration du samedi, lectures de la fête de l’Annonciation
* Dans la joie : nous en avons tous envie, alors que tant de choses nous attristent ou nous inquiètent. Mais quelle joie désirons-nous ? Non pas quelque chose d’artificiel, de superficiel, fabriqué de toutes pièces. La joie ne s’achète pas au kilo au Carrefour ou au Super U.
La vraie joie, celle qui demeure, naît de l’émerveillement : quand je suis surpris et touché. Pas nécessairement par quelque chose de grand ou d’unique. Mais par le beau ou le bon, comme un enfant qui marche en sautillant.
La vraie joie m’est donnée, car elle est gratuite, grâce. Je n’y suis pour rien. C’est « en plus », cadeau.
Et si elle m’est donnée, c’est que la joie naît d’une rencontre : la joie m’est donnée par l’autre, par Dieu lui-même (cf. Ga 5,22).
* Alors, si elle est un don, si elle m’est donnée, la joie m’appelle à donner, à me donner à mon tour. À m’engager, ou pour mieux le dire : à servir. Comme Jésus, « venu pour servir, non pour être servi ». Comme des parents, longtemps au service de leur enfant, avec la joie de le voir marcher, de l’entendre parler. Servir : telle est bien notre vocation, qui a pour fruit une joie indéfectible, même si elle peut aller de pair avec la tristesse, l’épreuve. Un contraire de la joie n’est pas la tristesse, mais de râler, de rester bloqué dans ce qui me semble moins bon, mains beau, sans continuer à (vouloir) m’émerveiller pour tout ce qui m’est donné et qui m’invite à le donner à mon tour, dans le service.
* Avec Marie. Pourquoi ? Parce qu’elle nous montre l’exemple et nous entraîne. « Réjouis-toi, Marie, pleine de grâce ». Elle a été surprise par la promesse de l’ange, mais s’en est émerveillée, sans pour autant tout comprendre, sans être exonérée d’angoisses et de tristesses. Elle a rendu grâces et débordait de joie. Le fruit de son oui demeure à jamais source de notre joie.
Célébration du dimanche, lectures du 14ème dimanche du T.O. année B
* Quels liens pouvons-nous déceler entre le thème de ce Pardon et les lectures que la liturgie de l’Église propose ce dimanche. Regardons d’abord la venue de Jésus chez les siens, à Nazareth. Il est « bien connu » et ne peut aller au-delà de ce qui est « normal ». Or, il dérange : « enfin, pour qui te prends-tu ? ». Jésus dérange parce qu’il fait du purement gratuit, et que les gens du village se sentent mis en question : ils devraient aussi s’y mettre, mais n’en ont pas envie ou ne s’en sentent pas capables. C’est le côté prophétique du service, de l’attention aux autres. Nous aussi, il nous arrive d’être freinés par nos proches, lorsque nous voulons vivre l’Evangile au quotidien. L’Évangile invite à avoir le courage de dépasser ces freins.
* Ensuite, dans la seconde épître aux Corinthiens Paul évoque « l’écharde » qui l’empêche de faire tout ce qu’il veut, qui l’amoindrit, le rend faible. Or, il découvre que Dieu lui-même agit au cœur de cette faiblesse. Ce qui est a priori un handicap, devient une force et le fait avancer dans la mission (comparaison n’est pas raison : l’équipe de Bleus au championnat d’Europe de foot arrive en demi-finale… mais sans avoir marqué de but normalement).
* Enfin, en nous rappelant que la Parole de Dieu est adressée à l’Église, à la communauté chrétienne, comprenons bien que l’engagement, le service auquel nous sommes appelés se vit en Église, ensemble. Certes, dans nos groupes ou nos communautés, il y a toujours l’une ou l’autre personne que nous aimerions jeter par-dessus bord : tout irait bien mieux sans elle ! Mais détrompons-nous : le Seigneur veille à nous fournir une autre personne « insupportable » (que je ne suis jamais…) dans la demi-heure !
* Telle est bien dans notre vocation chrétienne : avec Marie, servir, dans la joie. Avec courage : celui de dépasser le « qu’en dira-ton », celui d’accueillir aussi nos pauvretés, celui de vivre en Église. Amen.
Mgr Moutel & Mgr Kockerols (avec Clément)
Chrystophe, diacre, avec Mgr Kockerols
Une partie des célébrants (dont le père Gaëtan)
Départ de la procession rue Notre-Dame
Parcours fleuri pour Notre Dame !
Mise à feu d’un tantad
Célébrants au tantad
Bénédiction finale
Décoration du chœur avec des fanions