Père Anselme Atsou : échos de son installation comme curé de Bégard-Belle-Isle, Bourbriac et Callac (Bourbriac le 22 septembre 2024)

Pendant l’allocution de Mme Claudine Guillou, maire d Bourbriac
(Ce reportage doit beaucoup aux photos de Jean-François Kermen, que nous tenons à remercier)
En ce dimanche 22 septembre, à l’église Saint-Briac de Bourbriac, c’est une fort belle assemblée chantante et priante qui a accompagné le père Anselme Atsou, pour sa nomination officielle en tant que curé des paroisses de Bégard-Belle-Isle-en-Terre, Callac et Bourbriac. Ainsi que l’a souligné Monique Derrien dans son mot d’accueil, cela constitue un immense territoire nanti de multiples petites routes. Cependant, le père Anselme connaît déjà une bonne partie de ses ouailles, étant présent dans la Communauté Pastorale du Pays de Guingamp depuis septembre 2023.
Remise des clés par madame Claudine Guillou, maire de Bourbriac
Mme Claudine Guillou, maire de Bourbriac ; père Anselme Atsou ; Mgr Denis Moutel
Selon la tradition, Mme Claudine Guillou, maire de Bourbriac, en présence de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, a remis la clé de l’église à son nouveau curé. Rappelons que selon la législation française les communes sont propriétaires de nos églises ; celles-ci sont confiées au curé affectataire qui en a la gestion. Plusieurs autres élu(e)s ont tenu à être présent(e)s. Nous les en remercions et nous réjouissons de ces bonnes relations entre les paroisses et les pouvoirs publics.
Dans son allocution de bienvenue, Claudine Guillou a d’abord rappelé les grandes étapes historiques de cette église Saint-Briac, riche en qualités architecturales et en histoire. « Ici fut trouvé, pour beaucoup, le réconfort dans les temps de malheur. » S’adressant d’abord à notre évêque, elle établit un parallèle entre les regroupements de communes et les regroupements de paroisses « afin d’exercer à plusieurs des compétences qu’elles n’auraient pu assumer seules. »
S’adressant ensuite au père Anselme, elle estime que c’est « une joie pour tous les paroissiens de vous voir nommé ici, dans la Communauté Pastorale [regroupant] les paroisses de Bégard-Belle-Isle-en-Terre, Callac et Bourbriac, afin d’exercer votre ministère pastoral. À l’heure où les vocations se font rares, je sais que les paroissiens apprécient à sa juste valeur le cadeau qui leur est offert. » Comparant les tâches de maire et de curé, Mme Guillou ajoute avec humour : « Je ne sais pas, de nous deux, qui a la tâche la plus facile ! » Puis la maire remet officiellement la clé de l’église au nouveau curé, ajoutant : « Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au nom de tous les habitants de Bourbriac, de Bégard, Belle-Isle-en-Terre et Callac… Je sais que vous serez sensible à leur accueil et qu’au-delà des convictions personnelles de chacun, vous saurez faire preuve d’une écoute bienveillante, souriante, et d’une attention à l’égard de tous, que vous vous attacherez à réconforter ceux qui sont dans la peine ou la difficulté, que vous apporterez un espoir à ceux qui sont sur le point de renoncer. »
Départ de procession avec les diacres
Avec la famille et les amis !
Quelques membres des Équipes d’Animation Paroissiale (EAP)
Mot d’accueil de Mme Monique Derrien (EAP et Équipe missionnaire communautaire)
Allocution de Monique Derrien
La procession des servants d’autel, diacres et prêtres s’est ensuite acheminée vers l’autel de l’église. Monique Derrien, membre de l’Équipe d’animation paroissiale (EAP) de Bourbriac, et également de l’Équipe missionnaire communautaire (EMC) de la Communauté pastorale du Pays de Guingamp, a accueilli le nouveau curé par un mot de bienvenue dont nous extrayons quelques lignes.
« Père Anselme, c’est avec joie que les paroissiens de nos trois paroisses vous accueillent aujourd’hui à Bourbriac dans cette église Saint Briac. Nous allons célébrer ensemble l’Eucharistie en communion avec tous ceux qui n’ont pu être avec nous ce matin. Permettez-moi, de prendre quelques instants pour vous présenter nos paroisses.
Elles sont situées sur un large secteur géographique allant de Landébaeron au Nord à Carnoët au Sud, Plourac’h à l’Ouest et St- Fiacre à l’Est ; ce qui représente : environ 25. 000 habitants, 39 églises, 37 chapelles, 60 pardons annuels.
Nos paroisses ont un caractère essentiellement rural dans la partie Sud et plutôt âgée. Elle est plus citadine et plus jeune dans la partie Nord. La densité de population est plus dispersée dans la partie rurale. »
Mme Derrien évoque ensuite la richesse du patrimoine sacré de nos paroisses, avant d’en évoquer la vitalité : « Vous découvrirez la vie de nos paroisses auprès des paroissiens et autour des divers conseils EAP, CPAE (Conseil paroissial pour les affaires économiques), mouvements et services, préparation aux sacrements des enfants et adultes, célébration de la foi, avec 5 écoles catholiques, et une communauté de religieuses à Bégard. Nos paroisses sont enrichies par notre collaboration avec les paroisses de Guingamp et Pontrieux avec qui nous constituons la Communauté pastorale du Pays de Guingamp. »
Et de conclure : « Père Anselme, vous serez amené à découvrir ces réalités au cours de votre ministère parmi nous. Nous ferons de notre mieux pour que vous vous sentiez bien ici et pour vous aider dans votre mission. Nous souhaitons que nos paroisses soient des lieux d’écoute, d’accueil pour tous, de transmission et d’approfondissement de la foi en Jésus Christ. Que nous sachions mettre en œuvre les valeurs de l’Évangile au service d’un monde plus juste et plus humain. Père, Anselme, soyez le bienvenu chez nous ! »
Lettre de mission, réponse du père Anselme Atsou
Mgr Moutel, de son côté, a remis sa Lettre de Mission au père Anselme, qui lui a répondu. De son allocution, retenons le passage ci-dessous.
« Un adage africain dit : on ne se cache pas après avoir dit oui ; autrement dit, on ne fuit pas sa vocation, elle nous suit et nous poursuit. J’en suis conscient, ce n’est pas un mérite, ce n’est pas non plus une promotion, juste un service. Oui servir Dieu en servant nos sœurs et frères en Christ et en humanité, rien de plus noble. Je vous suis tout simplement reconnaissant pour cette confiance en ma pauvre personne. Je compte non pas sur mes qualités mais sur le secours de la grâce divine et la fructueuse collaboration de mes dévoués paroissiennes et paroissiens pour répondre un temps soit peu à votre attente, et à celles de l’Église universelle et aller de l’avant ; d’ailleurs nous sommes au pays de l’En Avant. »
Messe présidée par Monseigneur Moutel
Célébration de la Messe
Auparavant, le prêtre avait lu un texte solennel : le serment de fidélité des curés à Dieu et à l’Église, serment prononcé sur la Bible.
La messe commence alors, en présence des cinq diacres de la Communauté Pastorale. Autour de l’évêque, comme concélébrants, on trouvait nos quatre prêtres : les abbés Anselme Atsou, Gladimir Museau (curé de Guingamp et Pontrieux), Olivier Vava, Paul Badjakata récemment arrivé du Togo. Il faut y ajouter un prêtre togolais venu de Rennes, le père Nestor, ainsi que l’abbé Delphin Sossou, en paroisse à Rostrenen. On le voit, le Togo était bien représenté, y compris par des amis et membres de la famille du nouveau curé.
QUELQUES PHOTOS
Procession d’entrée
Procession des offrandes 1
Procession des offrandes 2
Procession des offrandes 3
Procession des offrandes 4
Prière universelle
Alléluia & Évangile
Assemblée 1
Assemblée 2
Assemblée 3
On pourra lire en fin d’article le texte in extenso de l’homélie de Mgr Moutel, qui invite le prêtre à « s’étonner », « changer », « marcher ». En avant, donc ! War-raok !
Conclusion
Une bien belle messe, avec une chorale composée de personnes venant des diverses paroisses, dont la nouvelle chorale de Callac emmenée par Isabelle de Lanjamet. Orgue (merci Anthony !), guitare… cela faisait chaud au cœur ! Zofia Pinson prenait en charge certains chants et l’animation de la messe.
Les derniers mots de remerciements du père Anselme nous permettent de conclure avec lui, en polyphonie culturelle : « Frères et sœurs pour tous les sacrifices consentis en temps, en énergie et en moyen financiers… que Dieu tout puissant vous le rende à la mesure sans mesure de sa générosité. Merci, akpe, Trugarez vraz d’an holl, ra vo beniget Doue ! »
Jef Philippe, diacre
Homélie de Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc & Tréguier
Mgr Denis Moutel
De quoi discutiez-vous en chemin ? C’est la question que Jésus pose à ses disciples quand ils arrivent à Capharnaüm.
La question est posée aujourd’hui à chacun de nous ? De quoi parlez-vous, qu’est-ce qui vous préoccupe dans ces temps de rentrée ? Quels sont vos projets ? Les avez-vous confiés au Seigneur ?
Du côté des disciples de Jésus, la réponse se fait attendre … silence gêné. Ils ont bien discuté en effet, mais pour savoir qui était le plus grand. Nous sommes impressionnés par l’attitude légère des disciples : au moment où Jésus parle du chemin douloureux de sa Passion, ils entrent dans une querelle de préséance.
C’est alors que Jésus vient dire des choses essentielles : « si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Et comme pour donner plus de force à cette parole, il fait aussi un geste : il place au milieu d’eux un enfant. Jésus met le plus petit au cœur des préoccupations des disciples.
Essayons de recevoir aujourd’hui la parole et le geste de Jésus. Ils nous montrent combien Jésus le Sauveur s’est fait le serviteur de tous, tout particulièrement des plus petits.
On attendait un Messie puissant et déterminé qui ferait enfin droit aux désirs d’un règne trop humain, d’une sortie par la force des humiliations subies dans l’occupation romaine. On attendait un Messie qui ferait nettement le tri entre les justes et les pécheurs.
La vérité de Jésus et de sa mission se dira dans sa Passion, sur la croix : il s’identifie au plus petit, au condamné, au plus méprisé des hommes. C’est pour hier et c’est encore pour aujourd’hui l’essentiel de l’Evangile : le Royaume de Dieu est donné gratuitement à tous, à commencer par les plus petits.
Comment être disciple, comment marcher à la suite de Jésus en se mettant au service des autres dans nos paroisses ? Comment aider tous ceux qui se mettent en route à la suite de Jésus ?
Je vous propose trois appels avec ces trois mots, que j’ai proposés aux pèlerins de Lourdes, à la cérémonie d’envoi, au début de ce mois de septembre :
- S’étonner.
S’étonner du don de Dieu … de la beauté de la vie chrétienne, s’étonner de tous ceux qui cherchent un sens à leur vie. S’étonner de les voir s’approcher du Christ en nous demandant un peu de soutien. Garder son étonnement pour ne pas être blasé, habitué, devant les surprises de Dieu qui continue son œuvre dans le monde.
- Changer.
Changer, c’est-à-dire accepter de se convertir, de se laisser renouveler dans l’écoute de la Parole de Dieu et la célébration des sacrements. Comment pourrais-je annoncer l’Evangile si je n’accepte pas moi-même de me convertir ? Changer, c’est oser des chemins nouveaux pour être vraiment fidèle aux appels de Dieu.
- Marcher
Marcher ensemble à la suite de Jésus. Avancer ensemble dans l’Eglise, où chacun prend sa part pour le bien de tous. C’est le cœur du synode des évêques qui va se poursuivre à Rome, pendant tout le mois d’octobre : participation, communion, mission.
Que le Seigneur vous bénisse Anselme avec tous ceux qui vous sont confiés pour que vous puissiez suivre le Christ, ensemble.
+ Denis MOUTEL
Evêque de Saint-Brieuc et Tréguier