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Dimanche 6 octobre à Quemper-Guézennec : l’installation du père Gladimir Museau

 

 

 

 

 Sortie de messe : les célébrants et servants d’autel entourent Mgr Moutel et le père Gladimir Museau

 

L’installation du père Gladimir Museau comme curé des paroisses de Guingamp et Pontrieux a eu lieu à l’église de Quemper-Guézennec le dimanche 6 octobre, sous la présidence de notre évêque Mgr Moutel, en présence de M. Serge Delrieu, sous-préfet de Guingamp, et du maire de Quemper-Guézennec Gilbert Le Vaillant. Ce dernier a remis au nouveau curé la clé de l’église, symbolisant les 24 autres églises des deux paroisses.

 

Remise de clé, discours du maire : « un esprit d’ouverture et de dialogue »

 

 

L’église Saint-Pierre de Quemper-Gwézennec

 

Monsieur Gilbert Le Vaillant présente d’abord les caractéristiques et les atouts de sa commune, dont le nom, Quemper-Guézennec, se réfère au confluent (en breton : kemper) du Leff et du Trieux et à un de ces moines bretons venus apporter le christianisme en Bretagne : Gwethenoc. Parmi les atouts, mentionnons l’église Saint-Pierre, dont les origines remontent à 1470, et qui fut construite en 1870 avec de vastes dimensions. Elle a été restaurée entre 2011 et 2014. Sa pièce maîtresse est un vitrail du XVème siècle illustrant les articles du Credo. Selon le maire, cette « grande verrière du XVème fait la fierté des quemperrois et ne manque pas d’attirer l’attention des connaisseurs. » « Il est utile de rappeler qu’à [l’occasion des travaux], nous avons pu mesurer à quel point la population était attachée à leur église en faisant preuve d’une générosité qui a grandement facilité le bouclage du financement.

On ne peut pas imaginer un bourg sans son église, car elle constitue le cœur et le repère du village. Pour répondre à cette exigence, en 2019, la municipalité a décidé de mettre en lumière son clocher et ses vitraux, sur les conseils de l’artiste Yann Kersalé connu sous la qualification de sculpteur de lueurs. »

Le maire ajoute, s’adressant à notre évêque : « Mgr Moutel, la loi de séparation de l’Église et de l’État a défini la neutralité de l’État vis-à-vis de la religion catholique comme de l’ensemble des religions. Au niveau local, cette mission revient aux élus et nous l’assumons. Cependant, si chacun doit rester dans son domaine de compétence, les exigences sociétales nous imposent un esprit d’ouverture en favorisant des passerelles de dialogue.

En février 2014, vous avez réuni à la salle polyvalente de Pabu, les maires des communes de la partie ouest du diocèse. Vous nous avez alors transmis un message fort : « Faites vivre vos églises en y déployant des activités culturelles, à l’image des expositions et des concerts par exemple, dans un strict respect des lieux. » Je n’ai pas oublié votre message, et j’entends, avec votre accord préalable, poursuivre et développer ces activités avec le souci de faire vivre notre église et de tisser du lien social. »

M. Le Vaillant remet alors les clés à son nouveau curé, lui adressant ces mots : « Père Gladimir Museau, monsieur le Curé, votre nomination à la tête des paroisses de Guingamp et de Pontrieux est sans nul doute une grande satisfaction pour les paroissiens. C’est de mon côté, également, un honneur de représenter la commune pour cette cérémonie d’accueil et de remise des clés.

Monsieur le curé, j’ai l’honneur de vous remettre officiellement les clés de cette église, certes propriété communale, mais qui au niveau de votre attribution, vous confère la responsabilité de son fonctionnement et, à ce titre, vous devenez le seul maître des lieux.

Au nom de tous les habitants des communes relevant des paroisses de Guingamp et de Pontrieux, je vous formule toutes mes félicitations pour cette nomination. Que cette mission, confiée par Mg l’Evêque vous permette de trouver sur ce territoire, un équilibre de vie et un épanouissement personnel. Je terminerai mon propos en concluant que les portes de la mairie de Quemper-Guézennec vous sont ouvertes. »

 

 

M. Gilbert Le Vaillant, maire, remet au père Gladimir Museau, nouveau curé, les clés de l’église de Quemper-Guézennec

 

 

Mgr Moutel, les abbés G. Museau et A. Atsou

 

Accueil dans l’église Saint-Pierre

 

Les célébrants, dont les quatre prêtres et les cinq diacres de la Communauté Pastorale du Pays de Guingamp, ont ensuite pris place avec Mgr Moutel dans le chœur, précédés par les servants d’autel, les porteurs de la croix et des bannières, ainsi que les membres des EAP (Équipes d’Animation Paroissiale). La chorale réunissait des voix des deux paroisses de Gladimir, avec Jean-Cédric à l’harmonium et Emmanuelle à l’animation chantée.

C’est au nom de ces dernières que Bruno Goudallier a présenté à son curé le cadre socio-économique de ses paroisses, qui comportent aussi quelque 25 chapelles dont les pardons sont célébrés chaque année. On peut dénombrer environ 35 600 habitants, le pôle le plus important étant formé par l’agglomération guingampaise. Les mentalités fluctuent selon que l’on est en zone urbaine ou en zone rurale : le domaine de la mission est varié.

À l’instar de son collègue et « locataire » le père Anselme, le nouveau curé a prononcé le serment de fidélité à Dieu et à l’Église, après avoir reçu de l’évêque sa Lettre de Mission. Puis des membres des EAP ont, à sa suite, paraphé les documents officiels.

 

Signature des actes officiels d’installation

 

La messe, puis la fête !

 

 

Le père Gladimir chante à l’offertoire sa vie offerte au Seigneur

 

 La messe était celle du jour, soit le 27e dimanche du temps ordinaire ; la première lecture et l’Évangile évoquaient le couple. Jésus, dans l’évangile de Marc (Mc 10, 2-16), demande « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. » Épineuse question, que Mgr Moutel a évoquée dans son homélie en établissant un lien entre l’engagement du prêtre dans le sacerdoce et celui des époux dans le mariage ; il s’agit d’une question de fidélité à l’Alliance voulue par Dieu. Une citation : « Nous le savons, Gladimir, nous prêtres et évêque, notre seul souci doit être d’aimer les paroissiens, de regarder chaque personne avec bienveillance. Nous sommes là pour servir et non pas pour être servis. A vrai dire, c’est plus une confiance qu’une certitude car nous n’y arrivons pas toujours. » (Voir ci-dessous le texte de l’homélie de Mgr Moutel)

La journée s’est poursuivie dans une excellente ambiance à la salle communale prêtée par la commune de Quemper-Guézennec, qui a également contribué au pot de l’amitié offert par les paroisses. Le repas a rassemblé quelque 180 personnes, avec musique, danses, chansons en français et en breton. Le père Gladimir nous avait déjà surpris et émus au cours de la messe, lorsqu’il a pris sa guitare et chanté le chant d’offertoire : « voici ma vie, Seigneur. » Merci, Gladimir, pour tout ce qui nous a été offert en ce dimanche finalement pas si « ordinaire », merci à vous, tous nos prêtres, pour vos vies données. Merci également à toutes les personnes qui se sont mises au service de tous pour que se déroule au mieux cette belle journée de prière et de convivialité.

 

Jef Philippe

L’album photos !

 

 

Les convives

 

 

 

Les danses bretonnes

 

 

Chanteurs de kan-ha-diskan : Gilbert Philippe & Gilbert Donval

 

 

Flûtiste et accordéoniste entraînant la ronde

 

 

 

                                

 

Le père Anselme Atsou (à g.) et le père Olivier Vava interprètent des chants du Togo

 

L’homélie de Monseigneur Denis Moutel

 

 Église de Quemper-Guézennec, le 7 octobre 2018

27ème dimanche du temps ordinaire / Année B

Installation de l’abbé Gladimir MUSEAU – curé des paroisses Notre-Dame de Bon-Secours de Guingamp et Notre-Dame des Fontaines de Pontrieux

 

Nous sommes réunis pour présenter et accueillir votre curé. Mais voici que les lectures de ce dimanche nous conduisent vers la famille et le mariage.

Restons un instant sur ce que nous recevons dans la Parole de Dieu sur la beauté de la famille et du mariage. Puis nous viendrons à nos communautés, aux prêtres que nous recevons, à l’Eglise. C’est le même mystère de l’Alliance, le don de la promesse de Dieu.

De ce passage d’Évangile en Saint Marc, nous retenons souvent ce qui est difficile : être fidèle, s’attacher à l’autre pour toujours. Il est vrai que la vie familiale n’est pas un long fleuve tranquille. L’Evangile cependant nous rappelle d’abord la bonne nouvelle de mariage et de la famille : l’homme et la femme sont faits pour aimer, pour aimer toujours et c’est beau ! « Au commencement Dieu les fit homme et femmel’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils ne feront plus qu’un  ».

 

Le mouvement de l’amour, qui n’est pas seulement un sentiment mais une volonté et une vraie décision, conduit à quitter une vie solitaire pour aller vers l’autre, Et cet amour vient de Dieu. Toute vie est ordonnée à l’amour … bien sûr la vie d’un couple ou d’une famille, mais aussi la vie d’une personne célibataire, la vie d’un prêtre, ou d’une consacrée, la vie d’une personne veuve, la vie de ceux qui ont été éprouvés, en leur cœur par les séparations ou en leur corps par la maladie. Toujours et partout, malgré les apparences souvent contraires, Dieu donne la vie, Dieu fait grandir l’amour.

 

C’est cela aussi une paroisse, des paroisses dans une communauté pastorale. Il s’agit d’abord de connaître l’amour et la vie que Dieu donne. Il s’agit aussi d’en vivre.

 

 

Cela vaut aussi d’une paroisse, de la communauté chrétienne : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35).

Nous le savons, Gladimir, nous prêtres et évêque, notre seul souci doit être d’aimer les paroissiens, de regarder chaque personne avec bienveillance. Nous sommes là pour vous servir et non pas pour être servis. A vrai dire, c’est plus une confiance qu’une certitude car nous n’y arrivons pas toujours.

Quand nous nous réunissons pour vivre du Christ, recevoir la Parole de Dieu, écouter l’Esprit Saint, le premier point à l’ordre du jour ce doit être : « qu’avons-nous vu de beau aujourd’hui, cette semaine, ce mois, cette année ? » Comment avons-nous rencontré le Seigneur à l’œuvre dans chacun de ses enfants, y compris ceux qui ne le connaissent pas encore ? Nous passons du temps à organiser la vie chrétienne … et c’est vrai que nous en avons bien besoin. Mais il nous faut aussi contempler, regarder, ouvrir nos cœurs, nos yeux, nos oreilles aux merveilles de Dieu. C’est ce que j’ai appelé l’étonnement. Gardons la capacité à nous étonner ! De quoi serions-nous les témoins dans le monde si attristé et tellement divisé si nous ne pouvions plus annoncer cette joyeuse espérance : Dieu est là, dans le Christ Sauveur et par l’Esprit Saint. Il est là pour vous, avec vous, en vous.

 

Un autre point peut nous arrêter. Il est vrai qu’il nous arrive de nous disputer dans l’Église. Le couple n’a pas l’exclusivité des scènes de ménages et nous sommes malheureusement trop souvent des experts pour les organiser, ces scènes tristes et malfaisantes, destructrices de la communion et indignes de ce que nous sommes … des baptisés appelés à vivre du Christ.

C’est notre péché qu’il faut savoir regarder et reconnaître sans crainte, non pas pour s’y complaire mais parce que nous savons que nous sommes tous aimés de Dieu et qu’il nous tire en avant, plus haut vers ce qui est beau et bon, juste et vrai. C’est le deuxième mot que j’avais confié aux pèlerins de Lourdes et aussi, avec vous Anselme, il y a quinze jours à Bourbriac. Ce mot, c’est changer, se convertir.

Nous voulons continuer à croire et à témoigner que nous sommes faits pour la beauté, pour la lumière, pour le don, pour la réconciliation de la famille humaine, malgré les vents contraires.

 

Et le 3ème mot, c’était marcher : marcher ensemble à la suite de Jésus. Comment avancer ensemble dans l’Eglise, dans des communautés où chacun peut prendre sa part pour le bien de tous ? Ce n’est pas facile car les distances sont grandes, nous avons de la peine à nous connaître. D’ailleurs le but n’est pas d’être toujours ensemble dans la même Eglise, le but n’est pas de tout centraliser. Marcher ensemble, c’est encourager ceux qui s’efforcent de vivre du Christ dans nos villages et nos relais … ils sont parfois très peu … mais quelques-uns ouvrent leur porte, ouvrent l’église peut-être, préparent des pardons. C’est beau ! Il est bon aussi de se retrouver parfois pour les grandes occasions comme aujourd’hui, pour la formation, pour nous aider dans la mise en place de la catéchèse ou du catéchuménat. Il est bon de poursuivre la réflexion et l’action de l’équipe missionnaire de communauté en relation avec Anselme et les paroisses dont il est le pasteur.

 

Cher Gladimir, merci d’avoir accepté l’appel que je vous ai adressé pour être curé, un pasteur qui ouvre sa porte, qui écoute, qui guide et soutient. Merci aux prêtres et diacres et à tous les baptisés qui vivent avec vous cette mission.

Puisque vous êtes là pour la quatrième année, je veux souligner le fait que ce n’est pas une simple continuité. Il y a du nouveau avec l’attention particulière à deux paroisses comme curé et non plus cinq. Il y a du nouveau dans les appels que le Seigneur nous lance pour aujourd’hui et pour demain. Je suis et je serai avec vous pour vous accompagner, pour que vous puissiez choisir ensemble, décider ce qui est le meilleur pour annoncer le Christ et vivre en frères et sœurs, marcher en Eglise.

 

+ Denis MOUTEL

évêque de Saint-Brieuc et Tréguier

 

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