Ascension : suivez le Guide.
Quarante jours avant Pâques, je vous invitais à descendre. Quarante jour après Pâques, je vous invite à monter…
Il fait encore nuit. Le sentier escarpé grimpe dans la montagne. La lumière blafarde de ma lampe frontale n’éclaire que mes alentours. Je me méfie des pierres sur lesquelles j’aurai vite fait de trébucher alors que d’autres, empilées les unes sur les autres, me montrent le chemin. Chaque pas me rapproche du sommet. Les premières lueurs qui annoncent l’aurore viennent poindre à l’horizon. Le chemin n’est plus balisé : j’aborde la partie la plus difficile de mon ascension. Alors mon guide nous encorde. Ce lien qui unit nos corps, unit aussi nos destinées. Pour progresser encore, il faut écouter ce qu’il me dit, exécuter les mêmes gestes, mettre mes pas dans ses pas. Lui faire confiance, croire en lui. Car il connaît le chemin. Arrivés au sommet, je m’assoie et j’attends que le soleil se lève. Enfin, je peux le contempler face à face. Je me laisse réchauffer par sa douce chaleur matinale et je profite de cet instant d’éternité…
Nos vies s’apparentent bien souvent à ces ascensions. On ne voit pas toujours très bien où l’on va. On bute sur des obstacles, on prend certains repères, pas toujours les plus pertinents. On évolue entre pénombre et lueur. On se trompe même parfois de chemin mais malgré tout on avance. On avance avec d’autant plus de sérénité que nous avons choisi de prendre un guide. Notre guide, c’est Celui en qui nous croyons. Celui que nous tâchons d’imiter dans les gestes de nos vies. Celui dans les pas duquel, nous essayons de marcher. Lui, Il connaît le chemin. Il le connaît bien puisqu’il l’a parcouru avant nous, pour nous. Il le connaît bien puisque c’est Lui le chemin. Il nous mènera à l’Ultime Rencontre, celle que nous devrions attendre de tous nos vœux. Et à l’instant même où nous pourrons contempler face à face Celui qu’il appelle : « Père », nous nous laisserons baigner dans sa douce lumière d’Amour pour une éternité d’instants…
Pascal DELECOUR, diacre.