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Guingamp (Basilique) Homélie du dimanche de la Santé  (13 février 2022)

Ce dimanche 13 février était dédié au monde de la santé : malades, handicapés, soignantes et soignants, aumôneries, associations de fidèles, services et mouvements de la Pastorale de la Santé qui se mettent au service des personnes souffrantes. Ces dernières sont au cœur des préoccupations de tout chrétien. Dans les évangiles, nous voyons Jésus se placer dans leur proximité immédiate et souvent leur apporter la guérison.

La messe de ce dimanche à la basilique Notre-Dame de Bon Secours fut célébrée par le père Guy Marzin, curé, accompagné des diacres Chrystophe Tanvez, Jef Philippe, et Maurice Échevest qui prononça l’homélie dont on trouvera le texte ci-dessous, après le mot d’accueil.

Procession d’entrée

Mot d’accueil

« Heureux l’homme qui met sa foi dans le Seigneur ! » Tel est le thème de ce dimanche de la santé.

A la suite de la 30ème journée mondiale de prière pour les malades – le 11 février, en la fête de Notre Dame de Lourdes – ce dimanche nous rappelle que la santé est un bien précieux et qu’autour de nous, de nombreuses personnes souffrent de différentes manières.

En priant tout spécialement pour ces personnes, mais aussi pour tous les soignants  et tous les bénévoles qui leur portent une attention particulière, nous voulons signifier que c’est toute la communauté qui prie pour eux et avec eux.

Les services et les mouvements de la Pastorale de la Santé, actifs sur notre paroisse, sont représentés dans la procession d’ouverture par un de leurs membres. Ils portent un cierge qu’ils vont déposer devant les sigles placés sur le panneau à l’entrée du cœur.

Liste des services et mouvements :

  • Amitié espérance
  • Aumônerie de l’hôpital
  • Fraternité des personnes malades et handicapées
  • Fraternité St Jean Baptiste
  • Hospitalité Notre Dame e Lourdes
  • Lourdes cancer espérance
  • Présence fraternelle
  • Voir ensemble
Cierges & panneau des mouvements

Homélie

Basilique Notre-Dame de Bon Secours, Guingamp – Homélie du dimanche de la Santé  par Maurice Échevest, diacre.

6e dimanche ordinaire, année C (Jr 17, 5-8/ 1 Co 15, 12.16-20/ Lc 6, 17.20-26)

Les textes de ce dimanche sont de véritables sentences ! C’est comme une mise en garde qui est adressée aux auditeurs par ceux qui les prononcent et bien entendu ces mises en garde s’adressent à nous aujourd’hui. Alors, comment entendons-nous ces textes ?

Le choix nous est donné. Sommes-nous, oui ou non, tournés vers le Seigneur ? Sommes-nous, oui ou non, à l’écoute de sa Parole et que faisons-nous concrètement pour répondre aux appels qui nous sont adressés ? Autrement dit, comment menons-nous notre vie, et que recherchons-nous en cette vie ?

Il apparaît dans ces textes, que Dieu veut pour nous le bonheur mais c’est à nous de choisir à quel type de bonheur nous donnons la priorité !

Pour nous aider dans cette réflexion, regardons tout d’abord le livre de Jérémie qui ne mâche pas ses mots : « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel… » « Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur ».

La parole de Jérémie est la Parole de Dieu. Jérémie est envoyé par le Seigneur pour porter au peuple ses décrets, ses décisions et le mettre ainsi en garde contre ses comportements déviants vis-à-vis du Seigneur.

Cette prophétie est sans appel car, précise-t-il, celui qui met sa foi dans un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur, celui-là sera comme un buisson sur une terre désolée, il habitera les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable.

A l’inverse, l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, sera comme un arbre planté près des eaux, il ne craindra pas la sécheresse, il ne manquera pas de porter du fruit.

 

L’Évangile de St Luc nous parle, lui aussi, sur ce même mode.

C’est Jésus lui-même qui déclare heureux ceux qui sont aujourd’hui dans la peine, dans le chagrin ou encore ceux qui sont méprisés par les hommes en raison de leur foi au Fils de l’homme, c’est-à-dire leur foi en Jésus.

Mais, dit-il, malheur à ceux qui sont dans l’opulence, dans la satisfaction et, en quelque sorte, ceux à qui tout réussit en cette vie terrestre, car le vent ne manquera pas de tourner et alors viendront des jours de disette et de souffrances.

 

Terrible sentence là aussi et qui peut être difficile à comprendre car nous avons l’habitude d’associer les situations vécues avec ce que ressentent généralement les personnes concernées. Par exemple, nous n’associons jamais le bonheur avec  la pauvreté. Eh bien, Jésus inverse notre vision des choses et cela nous déconcerte.

Ne nous y trompons pas cependant. S’il déclare heureux les personnes en souffrance, Jésus ne dit pas qu’il faut être accablé par toute sorte de maux pour obtenir le bonheur. Il dit simplement, mais de manière très forte, que lui, Jésus, est attentif à la souffrance et au désarroi de ces personnes, qu’il est proche d’elles pour les aider à porter cette misère qu’ils subissent. Le bonheur se trouve donc dans cette présence de Jésus ; une présence réconfortante qui exprime, de manière discrète, l’amour qu’il porte aux blessés de la vie.

A l’inverse, les malheurs promis à ceux à qui la vie sourit en ce monde ne concernent que ces personnes repues, qui se suffisent à elles-mêmes et qui n’ont  besoin ni de Dieu, ni des autres. Elles ne se laissent donc pas touchées par la détresse de leur prochain, il n’y a pas de place dans leur vie pour la compassion. Ceux-là se détournent de Dieu, ils se croient invulnérables, rien ne peut les atteindre. Ceux-là sont à plaindre et Jésus se désole de leur cœur endurci.

Notons tout de même que réussir dans la vie, en particulier par son travail, et ne pas être dans le besoin n’est pas un péché. Tout dépend de ce que l’on en fait et de l’attachement que l’on porte à ces biens accumulés !

 

Mais alors, quel est le lien de ces textes avec le dimanche de la santé que nous célébrons aujourd’hui ?

 

Il vous arrive comme à moi de rencontrer des personnes affligées par toute sorte de maux, ou encore d’autres dont la mobilité est réduite en raison de leur âge ou de leur handicap et bien souvent nous avons envie de les plaindre. Pourtant, si nous prenons le temps de les écouter, il n’est pas rare que les plaintes, parfois exprimées au début de la rencontre, deviennent des actions de grâce pour la vie qu’elles ont vécu, pour la famille qu’elles ont fondée, pour les enfants, les petits-enfants qui les comblent de bonheur. Elles rendent grâce aussi pour ce moment de confidence que nous leur offrons et qui leur permet de se dire, pour ce temps que nous leur donnons gratuitement. De fait, leur situation, parfois douloureuse, n’est plus, pour un temps du moins, leur priorité, car notre rencontre leur a donné le sentiment d’exister.

Par nos visites, que ce soit à l’hôpital, en Ehpad ou à domicile, et parce que nous sommes chrétiens, nous sommes des messagers de ce Jésus contemplant cette foule en attente de sa Parole qui réconforte.

Les béatitudes sont un message d’amour dont personne n’est exclu et surtout pas ceux, que trop souvent, nous voyons avec un regard négatif.

Ces béatitudes nous disent que le bonheur n’est pas dans ce qui comble momentanément  nos envies, mais bien dans ce qui est durable, c’est-à-dire l’amour dont Dieu nous aime, quelle que soit notre situation, que l’on soit pauvre ou que l’on soit riche.

A nous de choisir en quoi ou en Qui nous mettons notre foi.

Maurice Échevest, diacre permanent.

 

 

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