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Dimanche 9 mars (Bourbriac) Messe communautaire d’entrée en Carême 2025 : l’Homélie du père Gladimir

Avec quelques photos de la messe (merci Agnès !), l’homélie du père Gladimir Museau (curé de Guingamp et de Pontrieux)

 

Homélie du 1e dimanche de carême (année c)

 

Frères et sœurs,

« Seigneur avec toi nous irons au désert » C’est cela que nous avons chanté comme chant d’entrée. Eh bien, la liturgie de ce 1er dimanche du Carême nous place au désert avec Jésus pour être tentés par le diable. Cet Évangile des tentations de Jésus au désert nous rappelle que la vie du chrétien, sur les traces du Seigneur, est un combat contre l’esprit du mal.

Comprenons d’abord que  le diable, le malin ou le Tentateur n’est pas l’image de la bête qu’on nous montre avec des cornes, des feux etc… mais « celui qui divise, sépare, désunit, ce mal qui habite notre propre cœur, l’adversaire de notre Dieu, tout ce qui s’oppose à Dieu et à sa volonté.

Cet évangile nous montre que Jésus a volontairement affronté le Tentateur et qu’il l’a vaincu ; et en même temps, il nous rappelle qu’est accordée au diable la possibilité d’agir aussi sur nous, par les tentations. Nous devons être conscients de la présence de cet ennemi rusé, qui cherche notre condamnation éternelle, notre échec, et nous préparer à nous défendre contre lui et à le combattre. La grâce de Dieu nous assure, avec la foi, la prière et la pénitence, la victoire sur l’ennemi.

La force de la Parole

Il y a une chose importante que nous devons savoir c’est que dans les tentations, Jésus ne dialogue jamais avec le diable, jamais. Pendant sa vie, Jésus n’a jamais eu de dialogue avec le diable, jamais. Ou il le chasse des possédés, ou il le condamne, ou bien il révèle sa malice, mais il n’y a jamais de dialogue. Et pourtant dans cet épisode il semble qu’il y a un dialogue. Pourquoi ? Parce que le diable lui fait trois propositions et Jésus répond. Or Jésus ne répond pas par ses propres paroles mais par la Parole de Dieu.  Regardons bien :

Dans la première tentation : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. Cette première forme de tentation est celle du pouvoir sur les choses. Jésus répond :        « L’homme ne vit pas seulement de pain,  mais de la Parole de Dieu ».

Dans la deuxième tentation : « je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes… si tu te prosternes devant moi. Le pouvoir sur les hommes. Le pouvoir, dominer les autres, être au-dessus. Jésus répond : « C’est Dieu seul que tu adoreras. »

Dans la troisième tentation : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas car il est écrit que Dieu donnera à ses anges de te garder. » Cette tentation est celle du vouloir commander Dieu. Jésus répond enfin : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».

Il répond par la Parole de Dieu, par trois passages de l’Écriture. Et c’est ce que nous devons tous faire. Quand le séducteur s’approche, commence à nous séduire : « Mais pense ceci, fais cela… », la tentation est de dialoguer avec lui, comme Eve l’a fait ; et si nous entrons en dialogue avec le diable, nous serons vaincus. Mettez-vous cela dans la tête et dans le cœur : avec le diable, on ne dialogue jamais, il n’y a pas de dialogue possible. Uniquement la Parole de Dieu.

« L’homme ne vit pas seulement de pain,  mais de la Parole de Dieu ». Combien d’entre nous ont faim de la Parole de Dieu ? Cette parole que nous trouvons dans la Bible : avons-nous une Bible à la maison ? Où est-elle ? L’ouvrons-nous parfois ? Que connaissons-nous  de la Bible ? Que dit la Parole de Dieu dans notre vie ? Dans nos paroisses, il a des efforts autres que la messe pour nous aider à nous familiariser avec la Parole de Dieu, des partages d’évangile : y participons-nous ?

Ces tentations de Jésus sont toujours les nôtres

Frères et sœurs, pouvoir sur les choses, pouvoir sur les hommes, mettre Dieu à l’épreuve : ne croyons-nous pas que ces tentations-là sont bien les plus fortes auxquelles nous soyons affrontés ? Ces tentations de Jésus sont toujours les nôtres. Plus encore, elles résument tous nos désirs de possession et de puissance.

« Quelle est ma relation aux choses, à la consommation excessive ? Où est la vraie vie de l’homme ? Dans le pain ? Dans le bien acquis ? Ou ailleurs ? Qui d’entre nous n’a pas rêvé d’exercer une autorité, un pouvoir sur les autres ? D’où viennent-elles toutes les jalousies et les rivalités dans les bureaux, dans les entreprises et, sans nous voiler la face, dans nos paroisses, nos relais, nos EAP, nos CPAE ? Ce sentiment d’être menacé par la présence de l’autre, d’où vient-il ?

Mettre Dieu à l’épreuve, faire de Dieu l’objet d’un chantage, nous ériger en conseiller de Dieu, lui dire ce qu’Il devrait faire… Nos prières ne sont-elles pas parfois des ordres que nous donnons à Dieu : « Seigneur, fais ceci, obtiens-moi  cela, accorde-moi  tel  avantage ». « Si tu es Dieu, fais ceci. » « Tu n’as pas fait ma volonté donc tu n’existes pas ». Qui est Dieu ? Est-ce lui ou moi ?

Avec la force de la foi

Voilà les tentations auxquelles nous pouvons être exposés tous les jours. Comme Jésus, nous avons la force et la capacité de les vaincre. « Être tenté ne signifie pas commettre le péché mais se laisser tenter, entrer dans la tentation c’est cela le péché ». Ne  nous détrompons nous pas, le malin est encore à l’œuvre dans le monde, dans l’Église, comme le dit un proverbe anglais : « Là où Dieu a son Église, le Diable a sa chapelle ». Mais sachez que l’Esprit Saint est encore et toujours à l’œuvre, appuyons-nous sur lui pour nous aider à vaincre toute ces formes de tentations ; comme on dit souvent chez moi le diable est puissant mais Dieu est Tout-Puissant, à force de lui résister avec la force de la foi, nous finirons par l’épuiser. « Soyez sobres, soyez vigilants : votre adversaire, le démon, comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi. » (1 P 5, 8-9a)

Et pour terminer, je partage avec vous ces conseils de saint Ignace face à la tentation : Lorsque nous sommes tentés, il faut faire le contraire de la suggestion de Satan :

– Je désire avoir : je donne la primauté à l’être.

– Je veux dominer : je me mets à la disposition de l’autre.

– Je veux mettre Dieu à mon service : je me mets alors à son service à Lui. Amen !

Profitons de ce Carême, où nous sommes dans le désert avec Jésus pour mettre la Parole de Dieu au cœur de notre vie, pour être dociles à l’Esprit, et comme le Christ, nous serons capables de résister face au malin. Amen

Abbé Gladimir Museau, curé de Guingamp et de Pontrieux

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