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Homélie du père Gladimir Museau – 5e dimanche de Carême (B) Dimanche 21 mars 2021.

Textes Bibliques : 1e Lecture : Jr 31,31-34 ; Ps 50(3-4,12-13,14-15) ; 2e Lecture : Hb 5,7-9 ; Évangile : Jn 12, 20-33

Nous voici parvenus au 5e dimanche du temps de Carême, notre dernière ligne droite pour rentrer avec le Christ à Jérusalem. Nous avançons à grands pas vers la fête de Pâques, fondement de notre foi chrétienne. La liturgie d’aujourd’hui d’une façon spéciale nous approche de l’heure de la gloire de Dieu qui est le moyen par lequel Jésus vient refonder l’Alliance entre nous et son Père.

L’Alliance nouvelle

En effet, dans la première lecture extraite du livre de Jérémie, Dieu promet une Alliance nouvelle au peuple en exil à Babylone. Et dans cette Alliance nouvelle, la loi de Dieu sera inscrite dans le cœur de son peuple, dans nos cœurs.  C’est une loi qui sera en dedans de nous et nous pouvons la comprendre afin de mieux la vivre et pratiquer. Elle sera pour nous non seulement un acte d’obéissance mais aussi un acte d’amour, un acte qui nous met en parfaite relation, en parfaite amitié avec Dieu.

Cette alliance sera réalisée par Jésus, lui qui est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du Salut éternel : c’est ce qui nous lisons dans la lettre aux Hébreux (2e Lecture). Donc, sœurs et frères bien-aimés, par l’obéissance à cette alliance, nous sommes liés à Dieu, nous pouvons désormais le connaître mais pour ce faire, nous devons chercher à voir Jésus, lui qui nous annonce aujourd’hui que l’heure de la glorification est arrivée, l’heure de l’accomplissement de l’alliance est arrivée.

 Comment pouvons-nous comprendre cette gloire dont parlait Jésus ?

En annonçant sa glorification, Jésus utilise un terme auquel il donne un sens très dense : l’heure. Il disait : « l’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » À Cana, il avait annoncé le contraire : « Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 2,4). Et aujourd’hui, quelques jours avant la Pâque, il nous dit que son heure est venue. Cette heure est le moment décisif. Il s’y est préparé, il l’a préparée depuis les débuts de son ministère. Tous les signes qu’il accomplit et toutes les paroles qu’il a proclamées par ses enseignements préparaient cette heure décisive, celle de la croix, qui devait venir l’heure de la Pâque. Et pour être le plus clair possible sur le message, Jésus recourt à la comparaison du grain de blé tombé en terre. C’est une image de vie : le grain qui germe et lève ; il était écrasé dans la terre, mais il se relève, il grandit et il porte du fruit. C’est cela la glorification : le blé qui lève, doré par le soleil, il sera à nouveau écrasé, pour devenir farine puis pain et pain de vie, pour nourrir en nous la vie éternelle, la vie du Christ en nous.

Cette image, simple et suggestive, du grain de blé qui tombe en terre, meurt et donne beaucoup de fruit, cette image révèle la fécondité du Don.

Donner sa vie librement, par Amour, c’est toujours source de fécondité « car elle porte en elle la force régénératrice de l’amour de Dieu ».

Nous sommes appelés nous aussi à être des grains de blé dans le monde en vue de la gloire de Dieu.

En nous aidant à nous préparer pour célébrer la Résurrection du Christ, la clé de voûte de notre foi chrétienne, cet évangile que nous lisons en ce 5e dimanche de Carême nous invite à renaître spirituellement dans le Christ, à nous transformer de l’intérieur et à mourir à nous-mêmes. Ce n’est qu’à cette condition que nous parviendrons à la Vie éternelle, à entrer dans la gloire de Dieu «Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. » (Jn 12,25). Donc, nous comprenons bien que si nous gardons jalousement notre vie, nous resterons improductifs, et si nous nous refermons sur nous-mêmes, nous nous conduisons à un isolement stérile. Comme chrétiens, si nous voulons porter du fruit, il nous faut sortir de notre individualisme pour nous donner aux autres.Nous devons chasser en nous l’égoïsme, car il nous prive de la vraie Vie. Ce n’est qu’en nous donnant aux autres que nous pouvons accéder à la pleine Vie.

Oui sœurs et frères bien-aimés, porter du fruit, c’est entrer dans la gloire de Dieu mais pour ce faire, il nous faut accepter d’abord d’être un grain de blé.  Un grain qui restera sec s’il ne meurt pas !  Nous avons besoin de nous donner, tout entiers, sans rien retenir, comme le Christ, pour pouvoir trouver ce pour quoi nous sommes faits.

Et justement le Carême est là pour nous aider à le découvrir. Cette période de l’année où la nature se prépare à une renaissance après de longs mois de mûrissement. Autour de nous, quelque difficile que puisse paraître notre situation à cause de la Covid, nous pouvons constater que la nature s’anime, qu’elle s’est dépouillée de son ancienne carcasse pour renaître plus resplendissante. En dépit de tout ce que nous vivons, nous sommes invités à nous émerveiller devant cette éclosion éclatante de la Vie. Le temps de Carême nous invite à nous transformer pour nous ouvrir spirituellement à une nouvelle vie bien meilleure. Dépouillons-nous donc de tout ce qui nous alourdit sur notre chemin vers Dieu.

Bonne fin de Carême à toutes et à tous ! En ce temps si dur que nous vivons, comme chrétiens, soyons à la suite du Christ des grains de blé qui portent beaucoup de fruits afin que la Vie du Christ puisse resurgir en chacun de nous !

Père Gladimir Museau

 

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