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Pardon (2022) de Notre-Dame de Bon Secours (Guingamp) : quelques échos

 

Le pardon de 2022 a été une réussite, et de nombreux fidèles se sont rassemblés autour de Notre-Dame de Bon Secours. La Vierge arborait sa nouvelle parure bleue : la statue a été restaurée juste à temps pour le pardon. On s’est réjoui de voir que les travaux du chœur étaient achevés, de telle sorte que l’on a pu apprécier le nouveau plancher, si beau et si clair.

Le chœur rénové

Le chœur de la basilique a été entièrement rénové et pourvu d’un nouvel ambon. L’ensemble; moins haut que le précédent, a belle allure ; le plancher en bois de chêne rend le chœur plus clair.

Nouveau chœur de la basilique de NDBS 2022

Honneur à la Vierge Noire du porche

Cierges devant la Vierge Noire

Dans le porche, de nombreux fidèles viennent allumer un cierge devant la statue de la Vierge Noire.

La statue rénovée

Vandalisée l’an dernier, la statue de Notre Dame de Bon Secours (Vierge à l’Enfant, qui est portée en procession le samedi soir) a été restaurée et bénéficie d’une nouvelle tenue. La voici, devant quelques bannières des relais de la paroisse de Guingamp.C’est devant elle qu’à l’issue de la messe du dimanche, Mgr Alexandre Joly est venu, avec les célébrants et les fidèles, se recueillir une nouvelle fois.

Vierge et bannières

Prière de Mgr Joly sevant la Vierge (messe du dimanche)

Messe du vendredi

La messe du vendredi 1er juillet était destinée principalement aux personnes malades et aux aînés ; elle a permis de prier tous ensemble, et la statue de la Vierge Marie, portée par les Hospitaliers, a visité de près les personnes présentes. Merci à Catherine Rol pour ces photos !

Messe des malades et des anciens procession d'entrée

Messe des malades et des anciens 3

Bénédiction (messe des malades et anciens)

Messe et procession du samedi soir

Le samedi soir, ce fut la veillée de prière, puis la messe du pardon suivie de la procession priante et chantante dans les rues de la ville. Monseigneur Alexandre Joly, évêque de Troyes, présidait la messe en présence de Monseigneur Denis Moutel, notre évêque, et une dizaine de prêtres et diacres, accueillis par le père Guy Marzin, curé. Originaire de Saint-Malo, Mgr Joly ne venait pas en étranger !

Mgr Alexandre Joly & Mgr Denis Moutel

Dimanche 3 juillet : Mgr Joly préside à nouveau la messe du matin et les vêpres de l’après-midi. Voici quelques extraits de ses 3 homélies qui ont trait au rôle de Marie dans la vie de l’Église. La prière du dernier paragraphe sera notre conclusion.

 

Extraits des homélies de Mgr Alexandre Joly

 

« Marie montre le chemin pour l’Église aujourd’hui : l’Église est la femme de la foi, mettant sa confiance en Dieu, et en Dieu uniquement. Les yeux rivés sur le Christ, elle met sa confiance en Lui seul. Certains pourraient imaginer qu’elle n’est pas à la hauteur, qu’elle n’y arrivera pas, voire même qu’elle va disparaître, l’Église demeure paisible : sa réussite n’est pas selon le monde. Sa réussite est le choix de la fidélité en Dieu, laissant Dieu lui-même conduire toute chose.  C’est Dieu qui fait toutes choses nouvelles, et non pas l’Église. L’Église est la femme de foi qui cherche à être toujours plus fidèle à son Seigneur. Son chemin n’est pas un chemin de toute puissance mais l’humble chemin de la jeune fille de Nazareth ? » (Messe du samedi soir)

« Les yeux fixés sur le Christ, l’Église peut crier au monde sa joie et sa confiance : même dans les chemins chaotiques de l’épreuve, l’Église est belle de la beauté de Dieu ; même quand des prophètes de malheur salissent l’Église ou certains aspects de l’Église, nous savons que l’Église est porteuse de l’amour de Dieu et reflète son visage […]

Ainsi, sans hésiter, avec l’amour maternel de Notre-Dame de Bon Secours, réjouissons-nous avec l’Église, partageons sa joie, aimons-la, et participons à sa vie et à son activité, de manière synodale ; puisons dans l’unité de Dieu et la communion de l’eucharistie la participation de chacun à la vie de l’Église pour qu’elle puisse accomplir la mission que son Époux, le Christ, lui a confiée : annoncer au monde que le Royaume de Dieu est là, parmi nous. Amen. » (Messe du dimanche)

« Marie […] est le signe à jamais que Dieu écoute et qu’il exauce. Nous pouvons nous tourner vers elle et l’appeler avec confiance ; Notre-Dame de Bon Secours, elle entend toute prière, tout cri, tout soupir, et demande à son Fils de libérer le cœur qui a besoin de son secours. L’Église apprend de Marie comment écouter les cris, comment ne jamais rester insensible à un quelconque cri d’un enfant des hommes. Elle présente ces prières au Christ, par les mains de Marie, sûre que le Seigneur entend et répond.

Ô Marie, Buisson Ardent, montre à l’Église de ton Fils comment porter la sainteté de Dieu, accepter le chemin de purification et de dépouillement, pour entendre le cri de l’humanité et le faire monter jusqu’au ciel, jusqu’à Dieu, le Dieu de toute miséricorde. » (Vêpres du dimanche)

Jef Philippe

Texte intégral des homélies de Mgr Joly. 

Messe du samedi soir

Samedi 2 juillet 2022

 

Quel contraste dans les lectures de ce jour ! Alors que saint Jean contemple à travers le livre de l’Apocalypse la Jérusalem nouvelle, la cité sainte qui descend du ciel, dans son Évangile, il contemple Jésus mourant sur la Croix, avant que son corps soit descendu de la croix et déposé dans les bras de Marie. La première lecture annonçait que « Dieu essuiera toute larme des yeux, et il n’y aura plus de mort, et il n’y aura plus de pleurs, de cris, ni de détresse », alors que l’Evangile vient de rappeler que Marie se tenait au pied de la croix, en pleurs, accompagnant son Fils mourant sur la croix, le cœur transpercé par une lance.

C’est avec ce contraste que Marie nous est donnée comme modèle de l’Eglise. L’Eglise est la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, « toute prête, comme une fiancée parée pour son époux », a pour modèle la femme meurtrie, au pied de la croix. Aujourd’hui encore, pour que l’Eglise puisse être réellement l’Epouse du Christ, la nouvelle Jérusalem, contemple en Marie son modèle.

Marie est modèle de la foi pour l’Eglise, pour notre Eglise. Elle est la jeune fille qui partage l’attente et l’espérance du peuple Juif, qui attend de tout son cœur le salut promis par Dieu. La simplicité de Marie cache un cœur qui est habité par un étonnant mystère : elle est choisi par Dieu pour porter en elle le Rédempteur, pour être la Mère de Dieu, pour donner sa chair au salut que Dieu offre à toute l’humanité. Il ne s’agit pas d’une foi compliquée ni d’une foi toute puissante, il ne s’agit pas d’une foi facile ni d’une foi miraculeuse, c’est la foi toute simple d’une jeune fille qui fait confiance, qui renouvelle sa confiance jour après jour, qui n’oublie pas, qui fait mémoire dans son cœur de toutes les merveilles du Seigneur.

Au pied de la croix, la foi de tous les instants de sa vie prend toute sa lumière ; quand tout semble perdu, sans espoir, quand tout le monde a abandonné devant l’échec apparent du ministère de Jésus, Marie est toujours la femme de foi qui choisit librement et résolument de faire confiance, de ne pas abandonner ce chemin de foi qui l’a accompagnée toute son existence. Devant le tombeau vide, elle croit que son Fils est Vivant.

Marie montre le chemin pour l’Eglise aujourd’hui : l’Eglise est la femme de la foi, mettant sa confiance en Dieu, et en Dieu uniquement. Les yeux rivés sur le Christ, elle met sa confiance en Lui seul. Certains pourraient imaginer qu’elle n’est pas à la hauteur, qu’elle n’y arrivera pas, voire même qu’elle va disparaître, l’Eglise demeure paisible : sa réussite n’est pas selon le monde. Sa réussite est le choix de la fidélité en Dieu, laissant Dieu lui-même conduire toute chose.  C’est Dieu qui fait toutes choses nouvelles, et non pas l’Eglise. L’Eglise est la femme de foi qui cherche à être toujours plus fidèle à son Seigneur. Son chemin n’est pas un chemin de toute puissance mais l’humble chemin de la jeune fille de Nazareth ?

Marie est modèle de charité pour l’Eglise, pour notre Eglise. Alors qu’elle est enceinte, elle se met en route en hâte pour aller visiter sa cousine Elisabeth où elle reste trois mois afin de lui porter son assistance, alors qu’Elisabeth est âgée et attend un enfant inattendu, Jean Baptiste. En venant à la rencontre d’Elisabeth, elle venait apporter la joie, la joie dont elle était porteuse. Aux noces de Cana, c’est encore Marie qui remarquera le manque de vin et sollicitera Jésus afin qu’il puisse apporter au maître du repas le signe des noces, l’eau changée en vin.

L’Eglise contemple Marie et imite sa charité. Elle est riche non pas d’elle-même mais du Christ qui demeure en elle. Elle ne peut pas prétendre être riche ni puissante ; mais, ce qu’elle a, elle le donne. L’Eglise possède la joie de Dieu, et rien ne peut lui ravir cette joie. Cette joie, don de l’Esprit, l’Eglise la communique au monde pour que le monde soit habité par la joie. En regardant Marie, l’Eglise chercher à porter son attention aux hommes et aux femmes, découvrir leurs soifs et leurs faims, entendre leurs cris et leurs souffrances, leurs attentes et leurs questions. Elle apporte l’espérance véritable, la seule espérance qui ne déçoit pas, l’espérance qui vient de Dieu et qui transforme la vie des hommes et des femmes en vin de la joie éternelle.

Grâce à Marie, l’Eglise apprend à être pauvre, simple, démunie, vulnérable, pour refléter non pas une réussite selon le monde mais le visage même de Dieu. Elle découvre au monde le visage du Pauvre qui enrichit le monde par sa pauvreté. L’Eglise a besoin de l’exemple de Marie pour ne pas avoir peur de ce chemin de dépouillement, pour réaliser que la place au pied de la croix, comme Marie, conduit à être la Jérusalem de gloire qui descend du ciel dans l’éternité.

Marie est modèle d’union au Christ pour l’Eglise, pour notre Eglise. Elle a mené la vie simple et ordinaire d’une femme de Nazareth, avec le travail de la maison, le soin de son enfant, l’attention à la vie familiale, la prière à la synagogue, la participation à la vie du village. Mais chacune de ses actions était habitée par son union au Christ : chaque instant de sa vie lui donnait de grandir dans son union avec Dieu, à être toujours plus la mère du Christ, la mère de Dieu. Cette offrande de chaque jour a trouvé son sommet à l’heure de la Passion, quand elle offre son Fils mourant sur la croix.

L’Eglise contemple Marie et imite son union au Christ ; elle n’existe qu’en tant qu’épouse du Christ, corps du Christ, temple de l’Esprit. Sans le Christ, elle n’est rien ; avec le Christ, elle est tout. Toutes ses actions, sa charité, son annonce de la Bonne Nouvelle, son organisation, sa liturgie, tout est vécu en union avec le Christ, en laissant le Christ agir en elle et à travers elle. Dès qu’elle oublie qu’elle reçoit tout du Christ, elle se perd dans les méandres du monde et sombre ; dès qu’elle rend grâce pour ce qu’elle reçoit de Dieu, elle apporte au monde la lumière des peuples, le Christ, notre Sauveur. En célébrant ce soir l’eucharistie, source et sommet de toutes les actions de l’Eglise, source et sommet de toute vie chrétienne, nous laissons le Christ nous remplir de sa présence, de sa charité, de son corps, de son unité ; nous apprenons à lui être davantage uni pour faire de notre vie une offrande à la louange de la gloire de son Père.

Les Apôtres ne s’y sont pas trompés alors que, à peine Jésus monté vers le ciel, ils se réunissent « dans la chambre haute », « avec Marie, la mère de Jésus et avec ses frères ». L’Eglise a besoin de regarder Marie pour apprendre le chemin de foi, le chemin de charité, le chemin d’union à Dieu qui lui permet d’être fidèle à sa vocation et à sa mission, qui lui donne d’être non pas une organisation parmi d’autres mais l’Eglise même du Christ, la Jérusalem qui descend du ciel. Il est bon, ce soir, d’être à notre tour réunis, avec Marie, et tous les frères et sœurs, pour laisser le Christ nous associer à l’offrande qu’il fait de lui-même à son Père dans la force de l’Esprit Saint.

 

Messe du dimanche 3 juillet

 

« Réjouissez-vous avec Jérusalem ! Exultez en elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui la pleuriez ! » Cette invocation du prophète est pleine de joie, d’espérance. Nous sommes invités à partager la joie d’une certaine « Jérusalem ». Nous connaissons la ville de Jérusalem ; ce n’est pas la ville avec ses maisons et ses ruelles qui partage sa joie ; à travers la ville, ce sont les habitants qui invitent à partager sa joie. Lorsque l’Ecriture parle de Jérusalem, c’est du peuple de Dieu dont il est question. Le peuple que Dieu convoque, qu’il rassemble, qu’il conduit, dont il comble de bienfaits. Nous pouvons l’entendre ainsi de l’Eglise. « Réjouissez-vous avec l’Eglise ! Exultez en elle, vous tous qui l’aimez ! Avec l’Eglise, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui la pleuriez ! ».

Si le prophète parle de joie c’est qu’il n’y a pas de joie : il n’annonce pas une réalité visible et présente mais bien quelque chose qui va venir, une réalité qu’on ne peut supposer. Nous comprenons que le prophète Isaïe dit aux croyants : vous êtes dans la tristesse, dans la désespérance ; quittez ce désespoir pour accueillir la véritable espérance. Dieu va retirer le voile de tristesse qui étouffe vos cœurs et vous combler de joie.

Isaïe évoque une situation douloureuse pour Israël. Après son long exil à Babylone, voilà que les déportés sont revenus à Jérusalem dans la joie. Ils pleuraient Jérusalem qu’ils ne voulaient pas oublier : « Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons, mais comment pourrions-nous chanter pour Jérusalem sur une terre étrangère ? » Le retour à Jérusalem a été une grande joie, une exultation : il a été compris comme la fidélité de Dieu qui s’est servi du roi Cyrus pour faire revenir le peuple sur sa terre. Cependant voilà quelques années que le peuple est revenu, et rien n’est plus comme avant : ceux qui étaient restés à Jérusalem ont conclu des alliances avec les païens alors que les déportés ont retrouvé une foi très exigeante en exil. Les déportés imaginaient qu’ils seraient accueillis en héros, mais tel n’a pas été le cas ; il leur faut tout reconstruire. Il y a des tensions pour savoir comment reconstruire le temple, entre les croyants radicaux et les croyants plus composants. Au fil des années, le désespoir commence par gagner le peuple tout entier : Dieu nous a abandonnés, et Jérusalem n’est plus la belle Ville dont nous avions gardé le souvenir et que nous rêvions pour aujourd’hui. C’est à ce peuple déprimé que le prophète vient annoncer cette nouvelle : « Voici que je dirige vers Jérusalem la paix comme un fleuve et, comme un torrent qui déborde, la gloire des nations ».

Ce texte d’Isaïe résonne d’une manière toute particulière aujourd’hui, il est la parole que Dieu nous adresse en ce jour où nous fêtons Marie, Notre Dame de Bon Secours, nous en remettant à sa bienveillance et à son amour maternel. L’Eglise, dont il est question dans les paroles du prophète Isaïe, est-elle la cause de notre joie ? Nous voulons bien faire du Christ la cause de notre joie, de même Marie est bien la cause de notre joie. Mais l’Eglise ? Vraiment ?

Notre Eglise est parcourue par de multiples attentes, souvent contradictoires, des perceptions difficilement compatibles. Certains rêvent d’une Eglise qui suive davantage les mouvements de notre monde quand d’autres n’aspirent qu’à retrouver l’Eglise d’autrefois. On se qualifie réciproquement de progressistes, de tradis, de tradismatiques. L’Eglise est apparue ces dernières années dans la laideur de certains de ses membres qui ont commis l’irréparable, au point que certains se détournent en silence ou avec fracas. On parle de gouvernance, d’abus d’autorité, d’autoritarisme, de cléricalisme. D’aucuns aspirent à des changements radicaux, dénigrant les uns pour mettre en avant les autres. Quand on ne parle pas de liturgie avec des condamnations réciproques. Alors certains rêvent de n’aimer que le Christ et de se détourner de l’Eglise, d’autres encore attendent une Eglise complètement réformée ou pleinement spirituelle. Comble de toute chose, l’événement synodal qui est source d’une grande joie a été déformé par certains pour en faire un épouvantail alors qu’il n’était question que de donner à chacun sa place au sein de l’Eglise pour que l’Eglise vive à travers chacun de ses membres. Cette Eglise, notre Eglise, qui n’est autre que nous-mêmes, comment peut-on partager sa joie ? Comment peut-on entendre les prophètes d’aujourd’hui nous annoncer : « Réjouissez-vous avec l’Eglise ! Exultez en l’Eglise, vous tous qui l’aimez ! Avec l’Eglise, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui la pleuriez ! »

Cette Eglise que nous sommes, parcourue par de multiples courants et réalités, c’est l’Eglise que Dieu aime, qui fait sa joie. C’est l’Eglise pour laquelle il a donné sa vie sur la Croix. C’est l’Eglise dont il a fait son Épouse, la purifiant d’un bain d’eau qu’une parole accompagne. C’est le Temple où il se plait à demeurer. C’est son Corps qui transmet la vie divine, ses grâces et ses bienfaits. Ne rêvons pas d’une Eglise d’autrefois ou d’une Eglise différente : Dieu est fidèle, il ne revient pas sur sa promesse. Il a promis d’être toujours avec son Eglise, de la combler par sa présence, et le mystère de l’eucharistie est le sommet de la mise en œuvre de la promesse du Seigneur.

Dieu ne nous console pas en dehors de l’Eglise : « Oui, dans l’Eglise vous serez consolés. Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse ; et vos os revivront comme l’herbe reverdit ». C’est parce que nous aimons l’Eglise que nous pouvons attendre d’elle qu’il vive différemment, qu’elle se convertisse pour être toujours plus fidèle au Christ et à sa mission. Nous aimons l’Eglise parce que le Christ lui-même aime l’Eglise. Non pas une Eglise imaginaire mais l’Eglise que nous sommes, fidèles laïcs, personnes consacrées, diacres, prêtres, évêques, hommes et femmes, jeunes et vieux, classiques et modernes, pécheurs et saints à la fois. C’est dans et à travers l’Eglise que Dieu nous nourrit et nous comble de sa tendresse.

Cependant, l’Eglise, notre Eglise, doit être fidèle à son Époux, le Christ. Elle ne suit pas le modèle du monde, elle a son modèle dans les cieux. Comme le clamait l’apôtre Paul aux Galates : « Par la Croix du Christ, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde ». Ce n’est pas en suivant la logique du monde que l’Eglise se réformera, ce n’est pas en adoptant le style du monde que l’Eglise apportera le salut. Sa réforme se met en œuvre quand elle contemple le Christ, quand elle vit du mystère pascal, quand elle accepte d’être non accueillie à la suite des 72 disciples qui ont fait cette expérience dans l’évangile de Luc. Elle peut ouvrir un chemin de réforme quand elle prend modèle sur Marie, la toute belle, la femme habitée par la foi, celle qui n’a toujours eu qu’un seul désir, servir le Christ, son propre Fils, et marcher derrière lui dans la confiance, jusqu’au mystère de la mort du tombeau.

Les yeux fixés sur le Christ, l’Eglise peut crier au monde sa joie et sa confiance : même dans les chemins chaotiques de l’épreuve, l’Eglise est belle de la beauté de Dieu ; même quand des prophètes de malheur salissent l’Eglise ou certains aspects de l’Eglise, nous savons que l’Eglise est porteur de l’amour de Dieu et reflète son visage ; quand certains voudraient mettre l’Eglise de côté, Dieu nous redit sa fidélité et nous assure qu’il nous comble de joie à travers la joie de l’Eglise.

Ainsi, sans hésiter, avec l’amour maternel de Notre-Dame de Bon Secours, réjouissons-nous avec l’Eglise, partageons sa joie, aimons-la, et participons à sa vie et à son activité, de manière synodale, puisons dans l’unité de Dieu et la communion de l’eucharistie la participation de chacun à la vie de l’Eglise pour qu’elle puisse accomplir la mission que son Époux, le Christ, lui a confiée : annoncer au monde que le Royaume de Dieu est là, parmi nous. Amen.

Vêpres du dimanche 3

Du Livre de l’Exode (Ex 3, 2…8)

L’ange du Seigneur apparut à Moïse dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! »

Le Seigneur lui dit : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel ».

 

Homélie pour les vêpres

Voilà longtemps que les croyants perçoivent dans le Buisson Ardent une image de Marie. Le buisson ardent est porteur de la présence de Dieu, à tel point que Dieu demande à Moïse de retirer ses sandales. En regardant Marie, l’Eglise voit celle qui porte Dieu, celle qui est belle de la beauté de Dieu. Elle apprend de Marie à porter Dieu avec respect, les bienfaits de Dieu, ses grâces, sa présence, pour que le monde puisse recevoir Dieu. L’Eglise est sainte de la sainteté de Dieu, elle est belle de la beauté de Dieu, car elle porte en elle le Rédempteur.

Moïse fait un détour parce qu’il réalise que ce buisson brûle sans se consumer. Marie est habitée par le feu de l’Esprit mais n’est pas altérée par le péché. Elle a été conçue immaculée. Fidèle au Christ, elle ne se laisse pas consumer par le mal et garde toute sa beauté. Elle montre à l’Eglise comment refléter la sainteté de Dieu. L’Eglise est sainte, parce que le Seigneur la rend sainte, la purifie, la transforme. Humblement, elle appelle à la sainteté. Chacun d’entre nous est appelé à ne pas se laisser consumer mais à être brûlant du feu de Dieu, le feu dont Dieu veut embraser le monde.

Dieu descend dans le buisson ardent pour libérer son peuple, parce qu’il a entendu le cri de son peuple. Marie a reçu en elle le rédempteur, celui qui est venu libérer le peuple, l’humanité. Elle est le signe à jamais que Dieu écoute et qu’il exauce. Nous pouvons nous tourner vers elle et l’appeler avec confiance ; Notre-Dame de Bon Secours, elle entend toute prière, tout cri, tout soupir, et demande à son Fils de libérer le cœur qui a besoin de son secours. L’Eglise apprend de Marie comment écouter les cris, comment ne jamais rester insensible à un quelconque cri d’un enfant des hommes. Elle présente ces prières au Christ, par les mains de Marie, sûre que le Seigneur entend et répond.

Ô Marie, Buisson Ardent, montre à l’Église de ton Fils comment porter la sainteté de Dieu, accepter le chemin de purification et de dépouillement, pour entendre le cri de l’humanité et le faire monter jusqu’au ciel, jusqu’à Dieu, le Dieu de toute miséricorde.

 

Mgr Alexandre Joly
Evêque de Troyes

PHOTOS du SAMEDI SOIR

Sortie de la basilique

Prêtres et diacres

Bannière allégée

Vierge et Bambi

Mise à feu d'un tantad

Tantad 2

Flammes du Tantad

La Vierge et son symbole

Retour à la Basilique et prière

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