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En mémoire de Bernard Le Guigot : l’ancienne chapelle Sainte Anne du Roudourou (Guingamp)

 

La chapelle Sainte Anne du Roudourou, construite en 1970, détruite en 2006 et remplacée par un parking destiné au stade, est restée dans les mémoires des habitants de ce quartier. Bernard Le Guigot, ancien professeur de Lettres à Pavie, nous avait transmis ses souvenirs, dont une partie avaient été publiés dans la Voix de Notre-Dame de Bon Secours, l’ancien bulletin paroissial de Guingamp.

La reprise d’un article publié en 2016 sur notre ancien site Internet, nous permet de saluer la mémoire d’un paroissien assidu et éclairé, dont les obsèques ont été célébrées ce samedi 17 décembre 2022 à la basilique Notre-Dame de Bon Secours. Bernard tenait à rappeler le rôle éminent joué dans ce quartier par l’abbé Raoult, de haute mémoire. Dans le premier article, il signe modestement « un paroissien ». (J. Ph.)

 

I – vers l’an 2000, un article retraçant l’histoire de la chapelle Sainte Anne

 

Le dimanche 10septembre à 10h 30, la chapelle Sainte-Anne fêtera ses30ans. Monsieur l’Abbé Auguste Raoul, qui éprouva la joie d’y célébrer la première messe, reviendra parmi nous pour commémorer l’événement et présider le Pardon de Sainte-Anne

qui, cette année, pour la circonstance, aura été légèrement différé.

Trente ans ! C’est à la fois peu et beaucoup! C’est bien peu au regard du temps (une génération et demie …) et des siècles dont s’enorgueillissent notre basilique et d’autres édifices religieux de notre proche environnement.

C’est beaucoup si l’on veut voir en notre chapelle un miroir des mutations profondes qui, lors des ces trois dernières décennies, ont dans de multiples domaines bouleversé la société. L’âge d’or qu’elle a notamment connu dans un passé encore si proche a progressivement laissé place, hélas, à cette somnolence spirituelle, voire à cette indifférence qui caractérisent un monde ayant perdu des repères essentiels en ayant perdu le sens du sacré…

Une chapelle pour être au plus près du peuple

La naissance de la chapelle a résulté du désir profond de Vatican II de voir l’Église « s’ouvrir» pleinement au peuple de Dieu, être partout présente là où vivent les hommes et, en particulier, dans les quartiers populeux des villes. En investissant matériellement on visait aussi (et surtout) un fécond « investissement spirituel». Une opportunité se présenta à Guingamp à la fin des années 60. Une paroissienne, Mademoiselle Le Gall, possédait en effet un terrain à Roudourou, au cœur d’un quartier nouvellement créé et en pleine expansion démographique. Elle proposa de l’offrir à la Paroisse avec pour seules conditions qu’on y construisît un lieu cultuel et qu’on lui donnât comme patronne le prénom même de sa mère.

 

Monsieur le Chanoine Péron, curé de Notre-Dame et Monsieur l’Abbé René Le Duff, Vicaire spécialement chargé d’impulser le projet, lancèrent alors les travaux achevés en 1970. C’est à Monsieur l’Abbé Raoul, jusqu’alors aumônier de la marine marchande, que fut confiée par Monseigneur Kervéadou la mission d’accompagner les premiers pas d’une communauté naissante. Résidant au sein même de cette communauté (puisqu’il occupait avec ses parents un appartement H.L.M. à deux pas de la chapelle) il saura très vite faire de « sa» chapelle l’âme vivante de tout un quartier…

 

300 enfants annuellement catéchisés, trois messes hebdomadaires (samedi soir et deux le dimanche), baptêmes, mariages, enterrements… La chapelle rythma longtemps la vie de multiples familles et l’attention qu’on lui portait (l’entretien de son parc et de ses abords par exemple !) débordait largement le cadre des seuls croyants et pratiquants. Elle s’avérait en quelque sorte un ciment social…

 

Il serait vain, trente ans après, de se complaire dans la vision nostalgique d’une telle époque. Chaque temps exige un engagement différent des hommes et une nouvelle forme d’enthousiasme.

 

La chapelle est toujours présente dans un quartier rendu par le football extrêmement populaire et elle appelle comme hier les chrétiens à témoigner. Malgré les dégradations fréquentes dont elle est victime elle se veut toujours le symbole vivant de la présence de l’Église. C’est pour tout cela que ses équipes liturgiques invitent tous ceux qui le désirent à venir vivre avec elles

un temps fort de spiritualité. Pour prolonger ces moments d’émotion elles vous convient aussi à venir partager dans la joie, au terme de la cérémonie, le verre de l’amitié.

« Peuple de Dieu, marche joyeux !»

Un paroissien.

 

II) Fermeture de la chapelle Sainte-Anne du Roudourou (vers 2005)

 

La chapelle Sainte Anne a fermé ses portes le dimanche 21 août, au terme d’une dernière Eucharistie chargée de ferveur et d’émotion. Conscient que la fermeture d’un lieu de culte est toujours une blessure pour l’Église, l’abbé le Gueut, dernier pasteur officiant en cette chapelle, a su pourtant trouver en la circonstance les mots propres à atténuer la tristesse des fidèles présents et à les exhorter à se vouloir encore et toujours ces « pierres vivantes» dont parlait l’Évangile du jour. Une page se ferme donc sur un livre ouvert voilà 35 ans quand, dans l’esprit de Vatican TI, émergea un désir profond de voir l’Église s’ouvrir pleinement au peuple de Dieu en la rendant présente partout où vivent les hommes, et notamment dans les quartiers populeux des villes. Les mutations profondes de nos sociétés, l’indifférence spirituelle qui caractérise notre époque, les tâches de plus en plus lourdes imposées à nos prêtres ont eu raison, hélas, de cet investissement religieux et ont contraint nos paroissses à une  inévitable restructuration.  »

Présence visible de l’Église, Sainte-Anne a longtemps rythmé la vie d’un quartier rendu populaire par le football. C’est cette image que nous voulons tous garder d’elle !

 

Bernard Le Guigot (vers 2005 ?)

(Les photos résultent d’un montage fourni par Bernard)

 

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