Échos du pardon de Bulat 2024, avec bénédiction d’une bannière du Sacré Cœur

Les abbés Anselme Atsou et Guillaume Caous, célébrants
Échos du pardon
Beau pardon de Bulat, selon la tradition. La messe du samedi soir, avec la liturgie en breton (lectures bilingues), fut présidée par le père Guillaume Caous, curé de Tréguier et bon connaisseur de la culture et de la langue bretonnes. Il était accompagné du père Anselme Atsou, nouvellement nommé curé de Callac, Bégard-Belle-Isle et Bourbriac, ainsi que du diacre Jef Philippe.
Son homélie centrée sur l’évangile de Mathieu (Mt 1,1-17) a fait la part belle à cette évocation de la généalogie de Jésus, mentionnant des personnes qui, dans bien des cas, ne furent pas exemplaires au cours de leur existence. « Derrière ces noms pour nous inconnus, dit le prédicateur, derrière l’apparente pauvreté dramatique du passage, nous contemplons, de son origine à son accomplissement, une réalité plus grande que tout ce que nous pourrions imaginer : une réalité qui a fondamentalement et définitivement changé le cours de notre histoire. » Et de conclure : « Dans cette généalogie foutraque que Mathieu aurait pu choisir de taire, Marie a su prendre toute sa place, et si bellement. Alors nous aussi, qui voulons être comme elle disciples du Fils unique, puissions-nous faire jaillir en cette humanité à pleurer les paroles et les gestes qui peuvent mettre l’homme debout. »
À l’issue de la messe, le père Anselme a béni la bannière du Sacré-Cœur, qui vient d’être restaurée par l’Atelier-bannières de la paroisse de Callac. On en trouvera l’histoire ci-dessous en 2e partie de cet article.
Ensuite la procession s’est acheminée jusqu’à la colline du tantad, un tantad de très haute stature (félicitations et merci aux personnes qui l’ont préparé) au chant des cantiques à Marie et au son des instruments bretons joués par Ronan et Stéphane, avec en point d’orgue le chant du Magnificat. Enfin, le feu d’artifice grandiose illumina le ciel, faisant la joie et l’émerveillement d’un public très nombreux. Merci à la Municipalité !
Un grand merci à Elisabeth et Joseph, à Anne, à Christian, à Jacques, à Gilbert, à toutes celles et tous ceux qui ont préparé ce pardon du samedi soir, ainsi que les messes du dimanche, du samedi, et les vêpres du dimanche avec le salut au Très Saint Sacrement.
Départ de la procession
Tête de procession
La statue de la Vierge de Bulat en procession
Éclairés par le tantad
Les sonneurs Ronan Le Dissez et son compère Stéphane
Le tantad : « monte, flamme légère ! »
J.Philippe.
Réfection de la bannière du Sacré Cœur et Notre Dame de Bulat
À g. deux bannières de Bulat, à gauche le recto de celle qui a été restaurée ; photo de droite : le verso de la bannière restaurée avec l’inscription « Gwerc’hez Bulat pedit evidomp (Vierge de Bulat, priez pour nous).
En cette année 1675, à Paray-le-Monial en Bourgogne, une religieuse du couvent de la Visitation, Marguerite-Marie Alacoque fait une expérience spirituelle étonnante : Jésus Christ lui apparaît et lui montre son cœur « qui a tant aimé les hommes » jusqu’à donner sa Vie pour eux. Il lui demande d’instaurer une fête universelle de son Cœur et de répandre cette dévotion.
Le culte du Sacré Cœur de Jésus s’étant répandu au delà des frontières, Messire Nicolas Huon, recteur de Pestivien, fait venir le vénérable et célèbre père Julien Maunoir en 1664 pour prêcher une grande mission à Pestivien. Son successeur Dom Julien Raoul fait ériger 26 ans plus tard en 1701, dans la chapelle de Bulat, un rétable représentant la scène de l’apparition de Jésus montrant son cœur brûlant d’amour à Marguerite-Marie.
Cette bannière faisait-elle partie des trois qu’évoque Yves-Marie Le Men, Curé- Doyen de Callac dans sa monographie Sanctuaire et Pèlerinage de Notre Dame de Bulat en Pestivien, éditée en 1912 ?
À ce jour, 350 ans après les premières apparitions du Sacré Cœur, l’Atelier-bannières de Callac, à la demande de l’association Kleier Bulad, a rénové cette bannière.
Nous remercions vivement les artistes couturières, brodeuses, peintres pour leur savoir-faire. En ce 15 septembre 2024, à l’issue de la messe solennelle du Pardon de Notre Dame de Bulat, notre curé le père Anselme Atsou a béni cette belle bannière qui a immédiatement trouvé sa place (et ses porteurs !) dans la procession.
Association Kleier Bulad (présidée par Louis Cojean)
Pour mémoire : on trouvera sur notre site communautaire un précédent article sur le même thème : Bannière restaurée à la Chapelle St. Joseph – Paroisses du pays de Guingamp (catholique.fr)